Editorial
En lisant le message adressé par le Pape François le 1er janvier à l’occasion de la Journée Mondialepour la Paix, je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec la mission du CCFD-Terre Solidaire en général
et notre projet régional en particulier.
François affirme qu’une « bonne politique est au service de la Paix si elle respecte et promeut les droits humains fondamentaux. »

Il dénonce « les vices de la politique qui mettent en danger la Paix sociale : xénophobie, racisme, et le refus de prendre soin de la Terre, l’exploitation illimitée des ressources naturelles en raison du profit
immédiat, le mépris de ceux qui ont été contraints à l’exil. »
La Paix dit-il, « est une conversion du coeur et de l’âme, dans 3 dimensions indissociables :
- la Paix avec soi même,...
- la Paix avec l’Autre : le proche, l’ami, l’étranger, le pauvre,...
- la Paix avec la Création en redécouvrant la grandeur du don de Dieu et la responsabilité qui revient à chacun d’entre nous en tant qu’habitant du monde, citoyen et acteur de l’avenir ».
Nous aurons cette année encore de multiples occasions de contribuer à l’avènement d’un monde de Paix :
- en poursuivant l’engagement de beaucoup d’entre vous dans les collectifs d’accueil migrants, éclairés par le texte de positionnement du CCFD-Terre Solidaire sur les migrations internationales adopté lors
de l’assemblée générale en décembre 2018,
- en nous impliquant dans la Campagne de Carême qui invite à lutter contre toutes les causes de la Faim,
- en nous mobilisant, lors des prochaines élections européennes, sur deux enjeux majeurs : la nécessité absolue d’une véritable transition énergétique associée à l’exigence de justice sociale, et le
besoin d’une autre politique migratoire plus accueillante et plus humaine.
Ainsi nous donnerons corps à notre projet régional et nous le ferons vivre :
« Changeons nos comportements ! Justesse écologique, Justice sociale, notre chemin pour la Paix »
Bernadette Salvi

Echo des équipes
Palestine Amitié nous informe début octobre qu’une famille de réfugiés palestiniens de la bande de Gaza accueillie mi-septembre par l’association Artisans de Paix à Consolation se trouve isolée suite au
départ de cette association.
Très vite, une famille établit un contact avec Rania, Rasmi et leurs trois enfants en se mettant en lien avec le collectif Accueil-migrants de Valdahon. Le constat est évident, ils doivent sortir de Consolation
pour un logement plus adapté à une famille (ils sont en cohabitation dans un logement vétuste) et également pour favoriser l’intégration et la scolarisation des enfants.
Une famille met une maison à disposition gracieusement à Orchamps Vennes (chance ou providence).
Dans le même temps, une équipe de proximité se met en place avec les équipes locales CCFD-Terre solidaire et Secours catholique, les voisins et d’autres bénévoles.
Les besoins sont listés :
- En premier, un accueil bienveillant, une présence amicale
- Les besoins financiers, pour faire face aux charges locatives (chauffage, eau, électricité…)
- L’alphabétisation, constitution d’une équipe pour épauler Daniel
- L’inscription à l’école pour les trois enfants
- L’aide par le Secours catholique et les Restos du coeur
- Le soutien dans les démarches administratives à Besançon en lien avec la Cimade, le collectifmigrants
et la Pastorale des migrants.
Le 16 novembre, ils sont reconnus demandeurs d’asile et dans ce cadre pris en charge par l’OFII qui leur attribue un logement en CADA à Saint Loup sur Semouse. La décision du départ est difficile pour
tous mais la raison l’emportant, c’est avec résignation que la famille s’installe en Haute Saône.
Forts de cette expérience, et avec les films rapportés de la formation à Dole, le thème de notre loto nous parait tout trouvé.
Comme chaque année, nous organisons un loto solidaire avec les lots d’Artisans du Monde et cette année des dattes et de l’huile d’olives de Palestine fournies par Palestine Amitié Besançon. Soirée
festive de jeux et d’informations où l’on alterne les parties de loto avec des petites vidéos : c’est quoi un migrant ? c’est quoi un réfugié ? pourquoi ils migrent ? Chaque année nous sommes déçus du peu de
participants (l’année dernière 50 personnes, équipe CCFD comprise. Peut être manque de gros lots ?)
Ce qui réduit le bénéfice du CCFD-Terre Solidaire. Tant que l’on rentre dans nos frais, nous continuons, c’est toujours un lieu de communication.
Equipe CCFD-Terre Solidaire Val-de-Vennes et Pierrefontaine-les-Varans


18 décembre : Journée internationale des migrant.e.s
C’est une date anniversaire : le 18 décembre 1990, l’Assemblée générale de l’ONU, adoptait la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des
membres de leur famille.
Ratifiée par une cinquantaine d’États seulement, cette Convention est entrée en vigueur en 2003 : mais aucun membre de l’Union européenne ne l’a ratifiée. Le CCFD-Terre solidaire n’a de cesse, à chaque
échéance électorale, de plaider pour que la France ratifie ce texte essentiel qui vise à garantir l'égalité de traitement entre travailleurs français et immigrés.
Les États Généraux des Migrations, dont fait partie le CCFD-Terre solidaire, ont appelé à des marches ce 18/12 à 18 h : elles ont eu lieu dans 60 villes en France rassemblant associations et
syndicats. Nous avons marché aux flambeaux à la mémoire des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants morts sur les routes migratoires, victimes des mesures anti-migratoires de nos pays riches.

Nous marchions pour dire « NON à la montée des nationalismes, des racismes et des fascismes qui s’étendent sur l’Europe et le monde ».
Nous étions là pour appeler à « la liberté de circulation et l’égalité des droits » ce qui est une version concise de l’article 1 de la DUDH dont on a fêté les 70 ans le 10 décembre : « Tous les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Ces marches ont fait converger de nombreuses personnes : plus de 10 000 à Paris, plus de 220 à Besançon.

Dans les rues animées par les lumières de Noël, nos messages été très bien accueillis par les passants : cela a été un moment fort de solidarité, d’émotion et d’espérance qu’ensemble nous pourrons dépasser le repli sur soi et la peur et contribuer à construire une société meilleure, juste et solidaire.
Maryse Fischer



Le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », dit pacte de Marrakech


Le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » a été approuvé lundi 10 décembre 2018 à Marrakech par les représentants d’environ 150 pays réunis en conférence
intergouvernementale. L’idée de son adoption avait pourtant été acceptée par 192 États membres en juillet de cette année. Pourquoi ces défections ?
Plusieurs délégations, notamment européennes, ont fait marche arrière sous la pression d’une campagne de désinformation populiste.
Accusé à tort de vouloir faciliter l’arrivée de personnes étrangères en Europe et de contraindre les pratiques nationales concernant l’accueil, ce pacte a été qualifié d’imposture.
Parmi les pays non-signataires, plusieurs ont à leur tête des dirigeants ayant fait de la rhétorique antimigrants leur cheval de bataille. Premier sur la liste en décembre 2017 :les Etats-Unis. S’y sont ajoutés
en novembre 2018, la Hongrie, la Pologne, l’Autriche, la République tchèque, la République dominicaine, la Lettonie et la Slovaquie. Mais également des pays extra européens de taille comme
l’Australie, le Brésil et Israël et, à quelques jours de la signature, la Suisse.
Parmi les 23 objectifs fixés par ce pacte : "lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine", "sauver des vies", "renforcer l’action transnationale face au trafic de migrants", "ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu’en dernier ressort", ou "assurer l’accès des migrants aux services de base", « donner accès aux services de bases aux personnes étrangères », « rendre accessibles les filières de migrations régulières », « lutter contre les facteurs de vulnérabilités », « lutter contre la traite des êtres
humains », « donner accès à un interprète ».
Ce sont des rappels d’engagements internationaux ou régionaux déjà pris.
Tout cela est bel et bon mais appelle quelques remarques :
- D’abord, c’est sur une base volontaire que les signataires s’engagent à les atteindre. Le texte ne prévoit aucune mesure contraignante ni aucune sanction si l’objectif fixé n’est pas atteint.
- Ensuite, il ne fixe aucun objectif chiffré et ne crée pas d’organismes spécifiques pour assurer sa mise en oeuvre. Simplement, tous les quatre ans, à partir de 2022, les États signataires du pacte se
retrouveront pour évaluer le chemin parcouru.
- Enfin, on relève des manques importants : le principe de non-refoulement en a été retiré. La condamnation de l’enfermement des personnes et enfants migrants n’y figure pas.
C’est un recul en matière de droits humains, de protection des migrants et de leurs familles, une vision des personnes migrantes comme main-d’oeuvre bon marché, criminalisées, là où on aurait pu espérer un pacte alternatif de solidarité et d’unité d’action pour les droits de toutes les personnes migrantes et réfugiées.


Tout n’est pas cependant absolument négatif dans ce pacte : le cadre de réflexion de l’ONU a permis qu’une réflexion politique se fasse entre 192 États sur un sujet qui concerne la majorité de la planète.
Le texte demande entre autres de mieux étudier le phénomène migratoire, de promouvoir une information indépendante et de qualité en apportant un soutien aux médias. Il plaide pour des
migrations légalisées qui permettraient de contrer les réseaux clandestins et les traversées périlleuses des frontières.
Finalement, il en va de ce texte comme de bien d’autres, adoptés mais jamais appliqués : c’est notre détermination et la force de la mobilisation citoyenne pour exiger des responsables politiques sa mise
en oeuvre réelle, qui le fera exister dans les faits.
Jean-François Guiraud


Des droits pour les peuples, des règles pour les multinationales
Les accords de libre-échange et d’investissement signés entre des États ont mis en pratique des tribunaux d’arbitrage : ce sont ces mécanismes qui permettent à des entreprises multinationales
d’attaquer des États au motif que telle loi nouvellement adoptée porterait atteinte au profit attendu ! Ce système de « justice » privée rend les multinationales plus fortes que des États et leur assure une
totale impunité en cas d’atteintes aux droits humains et à l’environnement.

Pour dire "STOP à l'impunité des multinationales", plus de 150 ONG, syndicats et associations viennentde lancer une campagne européenne :
https://ccfd-terresolidaire.org/infos/rse/petition-stop-impunite-multinationales-6295

La France a ouvert la voie en adoptant en 2017 : la loi sur le devoir de vigilance, au terme d’un long combat législatif auquel le CCFD-Terre Solidaire a pris une part active.
La campagne « Stop impunité » appelle à la suppression des tribunaux d’arbitrage, à un élargissement du devoir de vigilance au niveau européen et à l’adoption d’un traité contraignant à
l’ONU sur les multinationales et les droits humains. Elle vise à mobiliser largement les citoyens, à l’approche des élections européennes et tout au long de l’année 2019, pour que nos États
mettent fin au pouvoir exorbitant des entreprises transnationales.
A ce jour, la pétition a recueilli plus de 404 000 signatures.
Signer et faire connaître sans relâche cette pétition tout au long de l’année 2019 : un moyen possible pour ouvrir la voie vers une autre mondialisation, saisissons-le !
M.F


Mobilisation citoyenne : Migrations internationales
Nombreux sont les bénévoles du CCFD-Terre solidaire engagés dans des actions de solidarité envers les migrants. Ce thème prend de l’ampleur au niveau national et notre ONG a adopté un texte de
positionnement, à vocation interne, qui définit les objectifs et éclaire les actions à conduire.

Le voici :
https://laplace.ccfd-terresolidaire.org/texte-de-positionnement-du-ccfd-terre-solidaire-sur-les-migrations/


Le CCFD-Terre solidaire annonce une campagne de mobilisation citoyenne qui aura lieu en amont des élections européennes (fin-avril ou début-mai). En effet, il y a une urgence à faire « bouger » les
mentalités et sauter des préjugés qui sont sources de tant de drames humains : c’est un préalable pour avancer dans la construction d’une Europe accueillante !
Aussi, chacun.e de nous est appelé.e à participer activement à cette campagne de mobilisation citoyenne : des outils de sensibilisation et de mobilisation seront mis à notre disposition.

Pour cela vous êtes toutes et tous invité.e.s à la :
Journée régionale le samedi 9 mars - 9 h 30 à 16 h 30
Paroisse de la Visitation – Av. de la Visitation - Chevigny-Saint-Sauveur (21800)

La journée sera animée par Héloïse Ruel : chargée de la campagne à la Direction de la Mobilisation citoyenne (DMC). Au programme : appropriation du texte de positionnement et des outils de la prochaine campagne, échanges, débats, partage de nos vécus,... temps convivial du repas partagé.
Une invitation vous arrivera directement pour vous permettre de vous inscrire.
Pour l’équipe d’organisation : M.F.


Accueil de partenaires en Bourgogne-Franche-Comté
L’accueil régional des partenaires en BFC aura lieu le samedi 23 mars à Poligny, dans le Jura
Deux partenaires seulement seront accueillies en Bourgogne au cours du Carême : Sophie CHEN de Chine et Vilma SOR du Guatemala, et aucun en Franche-Comté ; par contre, l’accueil régional se fera
à la maison diocésaine de Poligny, dans le Jura. Retenez donc vite cette journée du 23 mars qui sera pour les Francs-Comtois, l’unique occasion de rencontrer les partenaires.
La Chine et le Guatemala ont des modèles de développement très différents : le 1er à la pointe de la technologie, rivalise avec les USA, tandis que le 2ème s’enfonce dans les difficultés, avec un des taux
de malnutrition les plus élevés du monde. La France, quant à elle, s’interroge et nous sommes invités à participer au grand débat national. C’est dans ce contexte, que le CCFD-Terre Solidaire nous propose
de réfléchir à la vision de développement que nous souhaitons porter pour le monde de demain.
Et c’est avec tout cela en tête que nous vivrons, le 23 mars, cet accueil régional.

Le matin, une réflexion sur les modèles de développement portés par les partenaires, et d’autres acteurs locaux du milieu syndical, ou associatif, nous permettra d’élargir notre vision du modèle de
développement espéré par les uns et les autres.
Et l’après-midi, reprenant le thème du projet régional « Changeons nos comportements, justice sociale, justesse écologique, notre chemin vers la paix » nous serons invités à dire à quels
changements de comportements nous engagent les témoignages entendus.
Des flyers seront prochainement envoyés avec une inscription en ligne. La capacité d’accueil étant limitée à 80 personnes, les 1ers et 1ères inscrits seront retenus.
Martine Pernet – présidente de la délégation 39
Deux soirées « Ecologie et élections européennes »
Deux soirées sont en cours d’organisation par le CCFD-Terre solidaire, le service diocésain de l’écologie, le MRJC et peut-être d’autres alliés.
Les thèmes retenus sont :
« Mondialisation : un état des lieux », en s’appuyant sur des documentaires et des extraits d’exposés de Gaël Giraud.
puis « « Quelle autre Europe pour demain ? » conférence et débat avec Jean-Marie Vigoureux
(Université de Franche-Comté).


Ouvertes à tout public, ces soirées alimenteront notre questionnement sur le thème «penser le
développement » que nous amorçons au CCFD-Terre solidaire ; elles pourront nous aider à discerner
quelle Europe nous voulons pour assurer la préservation de la vie sur la planète et le bien des
populations actuelles et à venir.
Dates : lundi 6 mai et vendredi 10 mai. Lieu : Besançon – Centre diocésain – rue Mégevand
Pour l’équipe d’organisation : M.F.


L’agenda

Samedi 9 mars
9 h 30 à 16 h 30
Rencontre régionale : Mobilisation citoyenne sur les Migrations internationales
Chevigny-Saint-Sauveur 21800
Samedi 16 mars
10 h 30 Marche pour le climat À Besançon – Parc Micaud
Samedi 23 mars Accueil régional des partenaires Poligny 39
7 avril Dimanche du CCFD-Terre solidaire
Lundi 6 mai et vendredi 10 mai
soirée-débats : « Ecologie et élections européennes »
Centre diocésain
Besançon
Dimanche 26 mai Elections européennes
25-26 mai Réseau thématique Migrations Paris
Dernière info :
jeudi 14 février à 18 h 15 sur RCF-Besançon : le magazine de la solidarité ouvrira l’antenne au
CCFD-Terre solidaire sur le thème : « Quel développement voulons-nous pour demain ? »
Équipe de communication :Jean-Pierre Amiotte, Maryse Fischer, Jean-François Guiraud, Jean-Paul Maigrot