Soirée rencontre du CCFD Terre-Solidaire à Vieux-Charmont

Regards croisés de partenaires d'Afrique du Sud et du Cambodge

Soixante dix personnes, dont un bon groupe de jeunes, étaient réunies mercredi 16 mars à la salle paroissiale de Vieux Charmont à l’invitation du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement.

Chacune et chacun a pu découvrir les faces cachées de pays qui «pourraient et devraient être des paradis ».

Nomonde Nkosi, une jeune femme sud-africaine a présenté l’action de l’association WAMUA, dont elle est la coordinatrice dans la région de Mpumalanga au nord-est de l’Afrique du Sud. Féministe, elle a souligné que cette association des Femmes Affectées par l’extraction Minière et Unies dans l’Action était « une association de femmes pour les femmes et par les femmes.»; elle est soutenue par le CCFD. 

Même si l’apartheid a été aboli en 1994 sous la présidence de Nelson Mandela, les inégalités restent importantes entre les communautés et la communauté noire est la plus touchée par la pauvreté. Dans cette région agricole, des sociétés minières étrangères occupent des terrains fertiles et consomment beaucoup d’eau. L’extraction minière a des conséquences néfastes sur la vie quotidienne de ces femmes : pollution de l’eau, maladies (éruptions, démangeaisons cutanées, problèmes digestifs)qui affectent aussi leurs enfants. 

                                             

WAMUA  réunit ces femmes  pour qu’elles connaissent leurs droits, pour régler les problèmes de santé et répondre aux problèmes environnementaux et parler des violences qu'elles subissent.

Elle a conclu l’échange avec le public présent en rendant hommage à Nelson Mandela : c’est grâce à son combat qu’elle était là, « femme noire sud-africaine à s’exprimer devant un auditoire de Blancs…»

Dans la deuxième partie de la soirée, Claude Thiebaut a témoigné de son séjour en immersion au Cambodge en novembre 2015 ; quatorze membres du CCFD de la région  ont pu alors « croiser leurs regards » sur ce pays en reconstruction avec ceux de deux partenaires tunisiens. Claude a découvert « un pays qui devrait être un paradis », riche en particulier de sa jeunesse (60% de la population a moins de 30 ans) . Mais  de superbes artères et commerces à l’européenne coexistent avec la plus grande pauvreté à Pnom Penh et le développement du pays est freiné par la corruption et la compromission des responsables politiques dans cette dictature, par le silence et la soumission des femmes dans la culture khmère.  Les partenaires du CCFD y ont rencontré des associations de femmes, en particulier d’ouvrières du textile et de travailleuses du sexe ainsi que des jeunes. Claude est revenue avec cette conviction : « Pour changer le monde, il faut d’abord se changer soi-même. »

La soirée s’est terminée autour d’un buffet convivial, ce qui a permis à ceux qui le souhaitaient de poursuivre les échanges avec ces deux témoins.