JOURNEE DU LUNDI 16 MARS 2015

Nous avons tous rendez-vous ce matin devant la médiathèque de Tonnerre,  où se tient « l’école de la 2° chance ». Dix jeunes nous accueillent, rejoints aussitôt par Virginie Jayet, professeur , qui a préparé cette rencontre.

Les jeunes s’affairent autour de nous : café, jus de fruits, petites viennoiseries, le tout avec gentillesse et sourires.

Gilliette Junot avait pensé à cette visite, parce qu’ Elbeiga travaille avec des femmes en difficulté, elle aussi leur redonne une 2° chance.

Trois axes dans cette formation :

  1. Remise à niveau
  2. Orientation professionnelle
  3. Lutte contre la discrimination de la femme.

Les « élèves » se présentent : certains sont intéressés par la

cuisine, d’autres par la vente, ou le magasinage, les ménages, ou encore le travail en maison de retraite…Ils ont entre 20 et 29 ans. Plusieurs  ont deux ou trois enfants.

Ces jeunes restent dans ce parcours entre 2 mois et 2 ans, selon l’emploi disponible ou la confiance en soi  retrouvée. En plus des cours, ils participent à des événements altruistes : Ils ont participé au »resto du cœur », au » secours populaire », ont reçu en échange un groupe de  jeunes Québécois et un autre groupe  avec 27 nationalités différentes…

Cette école dépend de la ligue de l’enseignement. Elle est créée depuis 2012, avec des subsides du conseil général , du conseil de  l’Europe. Depuis sa création, l’école peut se féliciter de 47 à 50 % de sorties positives. (Encore du travail à faire)

Elbeiga présente son pays, ainsi que son travail dans l’association « Mauritanie 2000 ».  Une carte est déjà affichée au tableau. Les élèves sont intéressés, prennent des notes,(c’était la consigne écrite au tableau…) , s’étonnent, posent des questions, réagissent …On voit que cette entrevue a été préparée en cours. De temps en temps, la professeur fait des rapprochements, les fait réagir. La situation vécue par les femmes dont s’occupe Elbeiga  rejoint un peu la leur, ce travail leur parle.

Elbeiga a cette phrase qui ne peut que les rejoindre : »Ce que je n’ai pas pu faire , je le fais à travers ma fille. »(Elle est en fac de médecine.) Toute cette séance pourrait se résumer à cela : on peut toujours rebondir.

Après le reportage, Elbeiga a montré sur son téléphone portable des photos de traite de chamelles, de danses mauritaniennes lors d’un mariage. .. Tous se sont regroupés autour d’elle, dans la confusion et la bonne humeur, et cela a dû plaire à notre partenaire, car elle a elle-même demandé de prendre une photo avec eux. Elle a aussi écrit une phrase en arabe à une jeune femme qui est venue lui parler.

Nous étions tous heureux et presque émus  de cette rencontre …

La matinée s’est terminée dans cette ambiance, et nous sommes revenus chez Gilliette et Bernard pour le repas de midi.

L’après - midi est occupée par une visite  dans une entreprise artisanale de transformation de canards, chez Yvette et Roger Rabuat, à Méré :Notre hôte est très sympathique ; il  nous montre  la chaîne d’abattage, la salle de stérilisation des bocaux, de la mise sous vide des foies gras, et nous explique le travail. Dommage que le travail de la journée soit terminé ce matin, on n’a pas pu voir les employés à l’œuvre.  On parle du salaire de ces  3 employés, des charges sociales, des problèmes administratifs…

Les canetons sont reçus par groupes  de 200, on en élève jusqu’à 6000 par an. Ils vont picorer sur 2 hectares en extérieur. La marchandise transformée est écoulée à la ferme même, sur les marchés, dans des foires…

Cette rencontre a été intéressante pour Elbeiga, qui peut peut-être monter quelque chose de semblable en Mauritanie.

Nous reprenons  le chemin du retour , par une autre route pour montrer une ancienne voie romaine , les paysages de vignes… (On fait un vin excellent dans la région !)

La journée se termine , un très bon repas nous attend…Magrets de canard, justement… , bonne humeur, rires, discussions, et amitié…

Demain, déjà, Elbeiga nous quitte , Daniel la mène en Saône et Loire. Au revoir, Elbeiga, on n’oubliera pas ton sourire, et ce que tu fais pour les femmes mauritaniennes.

            Marie-Pierre et Bernard