horsjeu

Constat : Pour lutter contre la faim et la pauvreté, pour répondre aux besoins en créant des activités économiques, des richesses, des emplois, les investissements sont indispensables ! Cependant tous les investissements ne contribuent pas automatiquement au développement économique et social de territoire où ils ont lieu. Au nom de la croissance, voire même du développement, les investisseurs internationaux se ruent aujourd’hui vers les pays en développement : + de 600 milliards euros y sont investis chaque année dans des projets de toute taille.

Les États des pays occidentaux et des grands pays émergents, y compris la France, appuient les entreprises nationales afin qu’elles investissent à l’étranger. Ainsi, dans les années 60, les flux financiers internationaux vers les pays du sud étaient d’origine publique à près de 70 %, ils sont maintenant d’origine privée à 70 %. Les entreprises sont ainsi devenues un acteur incontournable du financement du développement. Et en toute logique ces investissements sont d’abord pensés pour répondre aux intérêts des investisseurs, (les multinationales).

Mais que se passe t-il quand ils ne prennent en compte ni l’avis, ni les besoins des populations locales, et accaparent des ressources vitales (l’eau) ou pire, quand ils violent les droits des habitants et ont des impacts négatifs sur leur santé, leur mode de vie ou leur environnement ?

Si l’investissement privé international est donc aujourd’hui incontournable, il se doit pourtant de respecter des règles, en particulier les normes internationales existantes ou en cours d’élaboration. Faire respecter ces règles, c’est l’objet de la campagne « Investissements hors-jeu » Pour que tous les investissements contribuent réellement au développement, les populations doivent être prises en compte.

Question de départ de la campagne : à qui profitent ces investissements ?

Objectifs de la campagne : encadrer les investissements et soutenir les travailleurs, de façon à ce que les investissements réalisés par les entreprises multinationales bénéficient aux populations.

Messages clés de cette nouvelle campagne :

-600 milliards de dollars sont investis à l’étranger dans les pays émergents, avec quelques miettes pour les pays pauvres, contre 120 milliards d’aide publique au développement.

-ces investissements étrangers, qui semblent être la réponse aux pays en voie de développement, le sont-ils vraiment ?

Nos propres états soutiennent ces investissements, aujourd’hui exigeons que la France soit exemplaire tant dans sa pratique nationale, que pour faire progresser les règles et leur prise en compte au niveau européen et international.

Ces 20 dernières années, la responsabilité sociale des entreprises consiste en une démarche volontaire, servant surtout à parer l’entreprise d’ une belle image.

Mais depuis 2011, il y a des textes de référence. L’ONU a adopté les principes directeurs relatifs aux droits de l’homme et des travailleurs.

Cela peut se résumer ainsi :

-Identifier les risques sociaux environnementaux liés à l’investissement.

-Prendre les mesures nécessaires pour que ces risques ne portent pas atteinte à l’environnement et aux populations.

  • Remédier si dégâts il y a (faire justice)

  • Cet ensemble de mesures est la diligence raisonnable, et le travail actuel est de traduire en droit français et européen les principes directeurs de l’ONU. Pour cela, des études de cas spécifiques (agriculture, industrie extractive, infrastructures..). sont travaillées en lien étroit avec les organisations locales partenaires dans les pays du Sud. Dans ce cadre, le CCFD-Terre Solidaire publiera plusieurs rapports de plaidoyer sur ces cas et interpellera le gouvernement français et à travers lui l´Union européenne et les institutions internationales pour leur soumettre ses propositions.

1ère étape pour la campagne : la mobilisation citoyenne : la prise de conscience n’est pas spontanée, il faut faire comprendre les lieux de décision, les causes des problèmes, cela passe par de l’EAD avec l’organisation de débats publics, des actions publiques, l’alerte des médias, puis l’interpellation directe des entreprises. On ne croit pas toujours aux pétitions que l’on signe, aux mails, aux courriers que l’on envoie mais ça marche !

  • Ex : campagne contre le sablage des jeans avec le slogan : il est mortel ce jean !

A cause du sablage des jeans en Turquie (projection de sable sur la toile, à partir du sable de mer à très forte teneur en silice, très toxique les médecins turcs ont constaté en quelques mois de nombreux décès de jeunes travailleurs. Suite au plaidoyer, la Turquie, alertée, a interdit la pratique du sablage sur son territoire. Mais les multinationales ont un réseau de sous-traitance complexe, le sablage a donc continué dans des ateliers clandestins ou au Bangladesh, en Syrie… il a alors fallu la pression des distributeurs : une campagne d e mails aux médias et aux grandes chaînes de télé (plusieurs centaines en quelques heures) a permis à Éthique sur l’Étiquette d’ouvrir le dialogue avec les entreprises.

Résultat : 40 marques ont arrêté de produire des jeans sablés. Cela a été possible car les consommateurs ont compris l’absurde de cette situation.

Bien sûr, on pourrait aussi proposer le boycott les produits, mais le boycott peut entraîner la perte d’emplois, donc le CCFD n’invite au boycotte qu’à l’appel des travailleurs eux-mêmes.

Pour en revenir à notre campagne, Hors jeu, cela veut dire qu’il y a des règles et si elles ne sont pas respectées, au coup de sifflet, on arrête tout. => dès maintenant, nous sommes tous invités à l’aide d’affiche, de sifflets et de cartons jaunes à faire connaître la campagne et la relayer via internet : vidéo « carton jaune » sur les réseaux sociaux.

2ème étape  Au printemps, le plaidoyer rencontrera les entreprises, les décideurs politiques et économiques, ainsi que les candidats aux élections européennes…

Cette campagne poursuit donc les objectifs des précédentes campagnes de plaidoyer : le soja contre la vie, aidons l’argent…. Elle est prévue sur 2 années, et on en reparlera donc lors de la formation diocésaine de janvier.