Nous nous sommes rendus ce matin à la rencontre des habitants du quartier Playa Norte, soutenus par notre partenaire Canoa dans le cadre du programme Pachamama (terme qui représente la Terre, mais également la relation de l’homme à la Terre). Les occupants du quartier sont menacés d’expropriation par la municipalité, qui souhaite mettre en place un projet d’urbanisation à destination des classes aisées, avec notamment la création d’une marina pour yachts. Les habitants du quartier, soutenus par MOI (Mouvement d’occupants locataires, pour la construction d’une ville démocratique pour tous) et par Tramas (groupement d’avocats et d’avocates), ont élaboré un projet alternatif pour leur quartier, afin de pouvoir rester sur place et d’améliorer leurs conditions de vie. Le quartier, composé majoritairement d’habitations précaires, n’a pas accès aux infrastructures de base, ils n’ont ni école, ni commissariat, pas d’accès à l’eau potable, et ils sont éloigné des transports publics leur permettant de se rendre au centre de Santa Fe. Aucun espace communautaire ne permet aux habitants de se retrouver, et la gestion des ordures est un problème critique. Pour élaborer leur projet de quartier, l’association Canoa et ses partenaires ont tout d’abord dû réaliser une cartographie du quartier, car celui-ci n’apparaissait sur aucune des cartes de la ville. Les habitants sont d’ailleurs tous recensés sur le même nom de rue, à l’entrée du quartier, car c’est la seule du secteur qui porte un nom. En dehors de la problématique d’amélioration des conditions de vie de leur quartier, l’association mène un important travail pour que l’occupation des terres par ces familles soit acceptée par la municipalité, et qu’ils aient accès à la propriété. Des juristes les accompagnent dans les démarches légales pour être reconnu comme occupant de ces terrains, puis après 10 ans d’occupation pouvoir être propriétaire du terrain. Espérons que la municipalité qui sera élue en octobre de cette année sera à l’écoute des habitants de Playa Norte, et que ceux-ci ne craindront plus d’être expropriés, et pourrons également voir arriver dans leur quartier les infrastructures leur permettant d’avoir des conditions de vie décentes…
Spéculation immobilière conflictuelle
Par François Hollecker le Dimanche, août 18 2013, 05:47 - Immersion Argentine 2013 - Lien permanent