A l'occasion d'une émission sur RCF le mercredi 13 février, pour ouvrir le Carême, je vous propose une méditation.

 

RENDS-MOI LA JOIE D'ETRE SAUVE ! (Psaume 50/51.)

 

Le carême n'est pas un chemin de privation ni de douleur. Il peut devenir chemin de Joie. 

Le psaume appelle à la joie. Ce n'est pas si fréquent dans notre monde plutôt dur et violent. Pendant ce carême, prenons la résolution de parler de la joie. Mieux d'en vivre. 

Non pas la joie béate qui ignore la souffrance ou l'injustice. Non pas la joie dans l'au-delà qui ne fait que jeter un voile hypocrite sur les angoisses et les peines d'aujourd'hui. Non pas la joie "idéologique" des lendemains qui chanteront quand la révolution sera finie. Elle n'est jamais finie et elle chante rarement. 

 

LA JOIE DE NE PLUS ETRE SEUL ! 

 

Le chemin que propose le CCFD-Terre solidaire (voir Vivre le Carême 2013 http://blog.ccfd-terresolidaire.org/old/bpl/public/Formations_regionales/2012-2013/CAREME_2013_bat_BD-1.pdf) invite à la rencontre. La rencontre du frère. Ceci dans le souffle de Diaconia. 

 

La rencontre avec les partenaires du Sud qui, dans des conditions de misère et souvent d'oppression, nous disent que le chemin de paix et de justice peut être construit. 

La rencontre avec ceux et celles qui, à notre porte ou au-delà des mers, "ne sont plus entendus". Non pas qu'ils n'aient pas de voix. Nous n'avons plus d'oreilles pour entendre leurs cris et leurs espoirs. 

 

La rencontre avec l'engagement socio-politique qui relève le défi de la construction, ici et là-bas (ils sont inséparables), d'une terre plus fraternelle. Il y a beaucoup à faire à ce sujet dans notre France de 2013. 

 

Une rencontre avec nous-mêmes à travers l'audace de la prière, de la méditation qui s'aventurent au plus profond de nos envies et de nos disponibilités. Ces temps qui nous aident à faire le vide de nos soucis pour nous remplir d'une parole Autre. De la Parole d'un Autre. 

Une rencontre comme celle que rapporte l'Evangile, au bord d'un puits. Jésus fatigué prend un peu de repos et souffre de la soif. Une femme est là. Il ose s'adresser à elle, une femme, une païenne, une cinq fois divorcée ! Il ose lui dire son besoin d'eau. La relation est établie. La conversation s'engage sur tous les sujets, les plus prosaïques comme les plus élevés. Et c'est la femme, enfin reconnue pour elle-même, qui osera lui dire son besoin de bonheur. Elle pose la question que tant de nos contemporains posent avec leurs mots : "Dis-moi, où nous faut-il adorer ?" Quel est le lieu de notre Espérance ? La rencontre avec Jésus se réalise, totalement.

La joie de ne plus être seule transforme cette femme en disciple ; sans doute une bonne militante du CCFD-Terre Solidaire.