Inbox.jpgAvec ses partenaires, le CCFD-Terre Solidaire tente de relever le défi. Le royaume des millions d’éléphants devenu en 1975 république démocratique populaire prendra-t-il le tournant du deuxième millénaire ?
Assurément oui ! Mais saura-t-il le faire « autrement » qu’en succombant au triomphe d’une exploitation destructrice des équilibres écologiques et sociaux qui constituent sa richesse ; on peut en douter !

Avec ses 8 % de croissance annuelle, le Laos connaît une progression enviable. Il faut dire qu’il vient de loin et demeure l’un des pays les plus pauvres du monde.
L’explosion probable d’un tourisme de masse corrupteur des traditions culturelles et religieuses peut-elle être maîtrisée ? La faible densité de population et la beauté de ses sites représentent des atouts à double tranchant.

Pourtant il semble possible d’œuvrer pour « un développement autrement ».

Avec l’association SPERI (Social Policy Ecology Research Institute, présente dans plusieurs pays), les paysans du village de Long Lan, communauté de Hmongs située près de Luang Prabang, s’organisent pour ne pas céder aux sirènes des puissants qui accaparent des terres pour les transformer en source de profit maximal. La formation des jeunes agriculteurs vise à protéger la forêt – « notre hôpital », déclarent-ils en faisant allusion aux nombreuses plantes médicinales–. Il s’agit aussi d’élever les plus jeunes dans la tradition commune qui doit pouvoir promouvoir toute la communauté sans renier croyances et pratiques.

Avec « Laos farmer’s products », avec un réseau de coopératives, des réalisations de micro finance, des possibilités nouvelles sont offertes pour permettre une agro écologie capable de nourrir la population et d’exporter.

Avec le soutien de SEM (Spirit in Education Movement), association basée en Thaïlande, un courant bouddhiste vient prendre sa place dans une démarche de développement social non coupée de ses racines spirituelles.

En effet, le défi du Laos n’est pas de savoir être au rendez-vous avec la société mondialisée, mais c’est de l’être sans « perdre son âme »… Tous, nous en avons besoins !

Vientiane, le 2 déc. 2013