Drôle d'impression que de se présenter le 28 février devant les juges de la seconde chambre de la Cour d'appel de Paris, "en prévenu". Encore plus pour l'ancien avocat que je suis. Oui, je fus secoué lorsqu'il y a quelques années Mme le juge d'instruction me déclara : "Maitre Aurenche, je vous mets en examen !" Je ne m’étais jamais trouvé de ce côté-là de la justice.
En effet, le résident de la Guinée équatoriale a porté plainte en « diffamation » contre des responsables du CCFD-Terre Solidaire, à la suite de la parution de notre Rapport sur les Biens Mal Acquis.
Le Tribunal nous ayant tous relaxé et ayant jugé que le Comité catholique contre la faim et pour le développement avait agi de Bonne foi... ce qui était plutôt heureux compte tenu de la nature de notre comité !!, le président équatorien Teodoro Obiang s'est cru obligé de faire appel.
Sur préjuger de la décision des juges prévue pour le 25 avril je veux redire ma fierté de présider une association qui, aux côtés de ses partenaires du Sud, accepte de prendre le risque de dire, lorsqu'il l'estime fondé, qu'un responsable détourne l'argent de ses concitoyens. Je ne renie rien de ce que j'écrivais en préfaçant ce fameux Rapport en 2009 : " En soulignant, avec beaucoup d'autres les enjeux de la revendication des populations spoliées, nous appelons chaque acteur à prendre ses responsabilités là où il le peut. Plus que jamais, l'humanité réclame un peu de Justice ".
Rapport Biens Mal Acquis : http://ccfd-terresolidaire.org/BMA/