Cette cohésion s’est affirmée face à un élément perturbateur : un groupe de jeunes tunisiens s’était installé au fond de la salle ; jouait du klaxon pendant les interventions et l’un deux arborait une pancarte « Blaa blaa blaa ». Un des membres de l’équipe des volontaires tunisiens (équipe qui guide les participants et s’emploie au bon déroulement du Forum) est intervenu (un homme…). Suite à leur altercation, les femmes alentour ont répété en chœur « Dégage » au jeune tunisien (porteur de la pancarte) qui a été poussé à la sortie par l’assemblée ayant repris le slogan.
Mais cette unité n’a été que temporaire. D’autres perturbations ont rapidement eu lieu, cette fois au sein des participantes. Les femmes sahraoui ont, à de multiples reprises, par leurs chants, empêché les interventions des femmes invitées sur l’estrade. Un conflit entre les femmes marocaines et les femmes sahraoui a vite fait surface.
Les animatrices ont tenté de modérer les interruptions, allant jusqu’à ne pas redonner le micro à la représentante de l’Union Syndicale Solidaire pour le donner à une militante palestinienne (la cause palestinienne étant, selon un jeune tunisien participant, la seule cause réunissant tout le monde arabe). Mais cela n’a pas suffi, puisque suite à l’intervention palestinienne, les échanges virulents ont repris, et l’estrade a été investie par les marocaines et les sahraouis. La séance a dû être interrompue face aux échanges animés, à coups de drapeaux, entre les deux groupes de femmes. Peu d’ateliers sur la communication non violente sont proposés au sein du Forum Social Mondial. Ils seraient peut-être à développer pour éviter ce genre d’échanges et de violence (latente ou non), reproduction de schèmes propres au système capitaliste décrié.
Reste à noter toutefois qu’en marge des « affrontements » entre sahraouis et marocaines, des femmes de différentes organisations se regroupaient, bras dessus-bras dessous, nouant leurs drapeaux ensemble. J’ai bien peur malheureusement que les fausses notes de cette Assemblée restent plus en mémoire que le rythme entrainant de la dynamique des femmes.
par Léa Gasnier, volontaire service civique en Ile de France