Troisième part du PIB dans l’industrie tunisienne, le secteur textile emploie 200 000 travailleurs (dont 80% de femmes) en Tunisie. Monastir (centre-est), regroupe une grande partie des usines. Le FTDES de Monastir (Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, a réalisé une enquête auprès de 220 femmes licenciées abusivement lors des fermetures d’usines. Les constats sont alarmants : conditions de travail non adaptées, maladies récurrentes, salaire indécent, prise en charge rare par la sécurité sociale… Tout cela dans un contexte extrêmement précaire. Très peu d’entre elles étaient titulaires, alors que certaines travaillaient depuis 20 ans dans l’usine. Lorsque des licenciements interviennent, comme cela se développe depuis 2005, les femmes passent d’une précarité à une véritable exclusion, sans revenu et sans espoir de retrouver un emploi après 40 ans.

Alors qu’elles imposent des délais de production et des coûts insoutenables à leurs sous-traitants en France et à l’étranger, les grandes marques n’en sont pas juridiquement responsables et ne reconnaissent pas leurs responsabilités.

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De nombreuses ouvrières des usines textile de la zone de Monastir étaient présentes lors de cet atelier, l'une dénonce le recours généralisé au travail précaire, le mépris des droits des travailleuses et l'impunité des employeurs

Les syndicats tunisiens (notamment l’UGTT, union générale des travailleurs tunisiens, principal syndicat), et le collectif l’Ethique sur l’étiquette dont le CCFD-Terre Solidaire est membre, font un travail de plaidoyer à l’échelle tunisienne et internationale. En France, une loi est actuellement à l’étude et devrait voir le jour prochainement.

Par Maelle Colmagne