Nasan-cooperative-de-sobiakro.jpgArticle paru sur le site de France Inter:

NASAN, c’est un acronyme comme les affectionnent les instances internationales. Derrière ces initiales qui signifient "Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition", se cache un programme d’aide aux populations des pays africains les plus pauvres lancé par le G8 en 2012.

Le but affiché est de permettre de sortir 50 millions d’africains de la pauvreté en associant les grandes multinationales du secteur agricole à la lutte contre la malnutrition. L’objectif paraît louable.

Mais sur le terrain, ce programme aide surtout les multinationales à développer leurs marchés et assez peu les paysans africains. Tandis que les Etats africains concernés s’engagent à modifier leurs législations pour permettre l’arrivée des semences hybrides ou des OGM, à alléger la fiscalité des entreprises partenaires, à développer les infrastructures, les paysans eux signent avec les entreprises des contrats qui les poussent à s’endetter et leur font endosser tous les risques en cas de mauvaise récolte. Loin d’améliorer leur situation, le programme les appauvrit encore plus et contraint certains d’entre eux à céder leur terre. Plusieurs ONG (le CCFD-Terre solidaire, Oxfam, Action Contre la Faim) dénoncent cette situation et viennent de publier un bilan d'étape : consultez-le ici >>

Seront-elles entendues par les dirigeants des pays du G7 qui se réunissent ce week-end en Allemagne ?

 

Pascale Pascariello a enquêté en Côte d’Ivoire, l’un des 10 pays bénéficiaires de ce programme.

Merci à Francis Ngang, Assoko Maillet et Amani de l’Institut Africain pour le Développement Economique et Social (Inades), à Maureen Jorand et Karine Appy du CCFD-Terre solidaire.

Pour ré-écouter l'émission diffusée sur France inter:  "Nasan le business de la faim"

Pour voir des photos de ce reportages: "business de la faim"