Mais de quoi parlaient-ils tout en marchant... ?
Ce qui est sûr c’est que la bonne cinquantaine de personnes qui s’est mobilisée au cours de ce dimanche 18 octobre se sentait concernée par les dérèglements climatiques et voulait le faire savoir.
Et pourtant le beau temps n’était pas au rendez-vous : sous la pluie et dans le brouillard à 9h du matin, l’équipe du CCFD-Terre Solidaire à l’origine de la manifestation ne s’attendait pas à voir arriver autant de voitures au parking du site d’escalade à 800 m de Potensac. Belle surprise : toute une famille avec quatre jeunes enfants peut-être un peu déçue de ne pas trouver des compagnons de leur âge.
Après la distribution des badges « en route pour la justice climatique » et des livrets élaborés à cette occasion pour les marcheurs, Isabelle Viard prend la parole au nom du CCFD-Terre Solidaire pour situer cette randonnée dans la perspective de la COP 21, conférence internationale de l’ONU qui réunira les chefs d’Etats de 195 pays pour prendre des mesures contre les impacts de notre mode de vie sur l’environnement … Elle rappelle aussi la puissance du texte du pape François Laudato si’ qui mobilise nos consciences.
Le CCFD-Terre Solidaire, ONG de solidarité internationale est consciente que ce sont les Etats les plus vulnérables qui sont touchés en premier lieu par les dérèglements climatiques (sécheresse, inondations, montée des eaux …) et parle de justice climatique.
Le groupe pose pour la photo et à 10 heures précises entame la randonnée protégé par les parapluies, capes et K-way : pas de difficultés particulières si ce n’est quelques ralentissements aux passages des clôtures.
Premier arrêt au hameau de la Blaquière : on s’abrite et on admire la magnifique bergerie chargée d’histoire. En effet elle a été bâtie à l’époque illégalement par des hommes et des femmes de tous âges au moment de la lutte contre l’extension du camp du Larzac. Beaux témoignages de ces « anciens du Larzac » agriculteurs ou éleveurs, parfois à la retraite, en osmose avec leur environnement pour qui le terme « mobilisation » n’est pas un vain mot.
La pluie ne permet pas de pause dans la nature et le groupe est accueilli chaleureusement pour le pique-nique par les habitants de St Martin du Larzac qui ont disposé chaises et bancs dans le local de la chaufferie du village. Après le dessert (fouace offerte par le CCFD-Terre Solidaire), Chantal qui habite le village nous explique le fonctionnement de cette belle chaudière autrichienne qui alimente en eau chaude quatre maisons. Projet collectif qui nécessita un gros investissement financier de chacun et qui permet aux habitants de se chauffer et d’avoir de l’eau chaude à partir de copeaux de pins sylvestre (richesse inépuisable sur le Larzac). Aucune trace de tuyauterie ou de canalisation inesthétique, c’était aussi un souci porté par les habitants. Beaucoup de questions et d’interrogations à la suite de cette découverte : techniques, économiques, éthiques. Panneaux photovoltaïques, panneaux solaires, isolation, changement de chaudière : les choix ne sont pas seulement économiques mais liés simplement à la sauvegarde de l’environnement.
On partage aussi nos petits gestes du quotidien pour réduire l’impact de nos comportements sur l’environnement : les participants ne sont pas à court d’idée et font part de « leurs astuces ». Josette fabrique avec des tissus de récup des sacs de différentes tailles pour remplacer les poches en plastique du marché ou du supermarché : et pourquoi ne pas les vendre au profit du CCFD-Terre Solidaire ?
Reprise de la marche, c’est le retour : le ciel s’est dégagé et on peut fermer les parapluies et admirer davantage le paysage. On se connait mieux, les discussions vont bon train alimentées par tout ce qu’on vient d’entendre. On traverse une nouvelle fois une « bouissière ». Magnifique : nous marchons sous une voûte de verdure. Arrivée à Potensac, quelques centaines de mètres encore pour rejoindre les voitures.
Nous sommes heureux d’avoir vécu cette journée intéressante et conviviale : cette mobilisation de la société civile n’est pas la dernière : le 28 novembre à Rodez, le 12 décembre à Paris ? Notre planète a besoin d’une vraie mobilisation !
