Bosnie.jpeg« La guerre s’est terminée il y a vingt ans. Pourtant, peu de chose a été fait pour construire une véritable démocratie en Bosnie. » Nina Seremet est responsable de la Bosnie-Herzégovine au sein du réseau Youth Initiative for Human Rights (YIHR), créé en 2003. Cette fédération présente en Serbie, au Kosovo, en Croatie, au Monténégro et en Bosnie rassemble des jeunes de tous ces pays et de toutes leurs communautés.

Dans son pays, Nina Seremet fait face à des divisions profondes. « Nous avons trois visions de l’histoire : une pour chaque communauté (bosniaque, croate et serbe), explique-t-elle. Par exemple, avec le système des “deux écoles sous le même toit”, les élèves bosniaques et croates partagent parfois la même école mais suivent différents cours dans différentes classes ! »

L’objectif de YIHR : dépasser les clivages et construire ensemble l’avenir des pays de l’ex-Yougoslavie. D’abord en organisant des débats avec des jeunes de tout le pays, en particulier sur les événements de la guerre qui a ravagé le pays entre 1992 et 1995, pour tenter de faire émerger la vérité. Ensuite, en discutant des problématiques bosniennes comme le droit constitutionnel, la justice transitionnelle, la réconciliation… Mais aussi en poussant les jeunes à s’investir pour l’avenir du pays, en politique ou dans les associations, avec des mobilisations originales.

YIHR dirige aussi son action vers les politiques. « Nous sommes un partenaire crédible pour le gouvernement, explique Martina Raguz, membre de l’association.Il nous consulte et nous considérons que nous devons l’aider à faire son travail. Ce que nous souhaitons, c’est une Bosnie unie et gouvernable. »