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Semaine de la Solidarité Internationale - TOULOUSE

Jeudi 22 Novembre 2012 – CCFD-Terre Solidaire – OXFAM - Ethique Sur l’Etiquette :

Campagne Made in Cambodge : le salaire de la faim

300.000 ouvrières dans le textile : des salaires mensuels inférieurs à 50 Euros par mois, des heures supplémentaires payées 50 centimes ou non payées, pas de protection sociale...sans compter les cadences et les brimades.

Question à une partenaire cambodgienne: « Comment avez-vous fait pour tenir pendant 10 ans ? » Sa réponse : « Parce que j’étais la seule à avoir un travail dans ma famille. » Elle anime désormais le Centre d’information des travailleurs (WIC).

Agissons, interpellons les donneurs d’ordre, les marques H&M, Zara, Lévis et Gap :

http://www.ethique-sur-etiquette.org/-Made-in-Cambodge-le-salaire-de-la,52

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"L’enfer dans les usines textiles au Cambodge

Nous achetons nos vêtements dans des boutiques en France, sans toujours  nous interroger sur ce qui se cache derrière leur belle apparence. Le Collectif de l’Ethique Sur l’Etiquette nous appelle encore une fois à ouvrir les yeux sur le non-respect des droits de l’homme dans les usines de confection des pays du Sud, avec une nouvelle campagne d’opinion et d’interpellation des marques H&M, Gad, Levi’s et Zara : Made in Cambodge, le salaire de la faim .

A l’initiative  du Collectif Ethique sur l’étiquette 31, avec comme membres actifs le CCFD-Terre solidaire de Toulouse et le groupe local d’Oxfam-France, une soirée a été organisée avec la responsable nationale du Collectif ESE, Nayla Ajaltouni,  accompagnée de deux cambodgiennes le  jeudi 22 novembre au Christ-roi.  Elles ont décrit les conditions de travail terribles des ouvrières qui confectionnent là-bas des vêtements en particulier pour les marques déjà nommées: 500 usines textiles où travaillent 500.000 très jeunes femmes issues des campagnes qui ont quitté  leur famille à cause de la grande pauvreté et de la baisse du niveau de l’eau dans les rizières, suite au changement climatique; avec des contrats d’embauche très courts, elles sont astreintes à 16h de travail par jour, presque sans bouger, et lorsqu’il y a du retard,  on poursuit la nuit suivante ; les ateliers sont pollués par la poussière des tissus et les produits chimiques ; leur salaire n’excède pas 60 dollars, dont  une part sert au logement, une autre est envoyée à la famille. Il ne leur reste pas assez pour vivre, se nourrir correctement, d’où de très fréquents évanouissements des employées en hypoglycémie. Elles s’entassent jusqu’à 7 dans des chambres de 2 mètres par 3, sans sanitaire ou douche. Pas de toilettes propres dans l’usine non plus et une infirmerie dépourvue de tout, sauf lorsqu’un patron français de la marque vient en visite : l’atelier est aéré et prend un aspect presque accueillant pour quelques heures ; quant aux  ouvrières, elles  sont chargées de mentir sur leur conditions de travail, sous peine de renvoi…Dès qu’un souci  arrive, la situation devint intenable, elles s’endettent, en sont réduites à faire des heures supplémentaires ou  un second  travail (parfois même le ramassage des ordures). Pour rien au monde, elles ne voudraient renoncer à l’envoi régulier à leur famille.

Un  bref documentaire, Le Salaire de la faim, vient illustrer très clairement cette réalité indigne ; il a été réalisé par des membres danois du réseau  européen Clean Clothes Campaign, dont fait partie ESE. Les 2 jeunes cambodgiennes qui témoignent de vive voix , sont  une ancienne ouvrière qui a travaillé 11 ans dans ces conditions et une conseillère juridique à WIC (Work Information Center),petite ONG locale qui accompagne ces ouvrières avec 3 objectifs : améliorer les conditions de travail, former des leaders femmes ( les hommes sont toujours plus valorisés dans la culture khmer),et soutenir la santé de ces femmes.

En 2011, les 4 marques en question qui se fournissent massivement au Cambodge ont réalisé un bénéfice de 4,5 milliards d’euros. Mais 2400 ouvrières se sont évanouies d’épuisement la même année…

Pour réclamer un salaire vital décent, vous pouvez écrire aux marques en allant sur le site de la Campagne www.ethique-sur-etiquette.org. Nayla  Ajaltouni confirme que les campagnes précédentes (sur le sablage du jean)ont été efficaces car les entreprises n’aiment pas voir ternir leur image de marque…                                                

  Françoise Laborde pour le CCFD-31"