Photo du groupe dans la communauté quilombo de Timbo (Garanhuns - Etat du Pernambouc, Brésil)
" J'ai rapproté des petites graines de maïs, de la cachaça... mais aussi ... "
Découvrez les confessions intimes des bénévoles revenus du Brésil ! Pour un voyage riche en émotions, deux questions...
1/ Parlons d'ici, qu’avez-vous rapporté de ce voyage, en quoi ce voyage fut-il véritablement enrichissant ?
« Ce voyage fut très enrichissant humainement, un retour à la réalité et aux vraies valeurs. Côtoyer des gens heureux vivant avec si peu. Ce voyage m’a donc permis de mieux penser à mon quotidien et de confirmer qu’il est si facile de se compliquer la vie avec des artifices. Je rapporte de ce voyage énormément de belles images et des situations que je me permet de comparer à la réalité française, notamment en matière agricole : Accaparement des terres, qualité de l’agriculture familiale, agro-business, luttes syndicales… »
Richard, éleveur caprin.
« Ce voyage m’a permis une plus grande connaissance du CCFD – Terre Solidaire. Seul le développement solidaire peut lutter contre la faim, l’accaparement des terres, de l’eau… Les partenaires ont la première place dans l’action du CCFD – Terre Solidaire, si ceux-ci sont des acteurs de transformation sociale. Je suis fier de cette association et d’en faire partie. Une grande aventure humaine avec le groupe des immergés de la Région Centre. Un éclairage sur la théologie de la libération qui se nourrit de la foi des personnes. »
Eric, Aumônier du CCFD Loiret.
« Ce voyage fut enrichissant par la rencontre avec mes partenaires d’immersion, par la rencontre avec les partenaires là-bas : un enrichissement humain. Enrichissement aussi par la découverte du Nord-Est, du fonctionnement et de l’action des partenaires et des rencontres avec des paysans heureux de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Riche par la réflexion que cela a engendré durant mon voyage et à mon retour. Découverte de vies communautaires épanouissante dans un milieu pourtant hostile. »
Béatrice, infirmière, femme de céréalier agriculteur.
« Découverte du climat semi-aride : Sa beauté, sa richesse et ses contraintes. Découverte du rôle des associations dans la coordination et l’émancipation de petits agriculteurs »
Guillaume, alias GUISS, illustrateur.
« Découverte d’une région, d’acteurs militants et de réalisations concrètes pour faire avancer la société au niveau des égalités, de la santé, de l’accès aux ressources (terres, culture, alimentation). Rencontre de partenaires motivés bien sur, mais surtout très organisés avec des moyens humains et financiers. Des contrastes très forts (ville vs campagne, cultiver pour l’exportation vs cultures vivrières.) Un accueil simple et chaleureux. »
Alain, éleveur porcin à la retraite.
« J’ai rapporté des petites graines de maïs, de la cachaça… mais aussi : Beaucoup d’enthousiasme car je suis de plus en plus persuadée que c’est en changeant notre agriculture ici que là-bas les choses pourront aussi changer. Etre moins consommateur d’énergie (pour ne pas avoir besoin de leur éthanol par ex.) Avoir des élevages plus autonomes et plus économes (produire nous même les protéines pour ne pas avoir besoin de leur soja par ex.) Travailler en agro-écologie, ils nous démontrent la pertinence de ce modèle pour résister à la sécheresse, pour relocaliser la production et pour respecter les écosystèmes. Faciliter, ici, des installations de jeunes agriculteurs sur des petites surfaces car il est possible d’en vivre mais il faut développer de nouveaux modèles beaucoup plus collectifs et beaucoup moins consommateurs de mécanisation et d’énergie avec une vente locale. L’importance de travailler en collectif. Tout le travail communautaire permet de donner de la force aux initiatives, de la solidarité et de la résilience. L’importance de la fête. Au Brésil on lutte dans la gaité. Plusieurs fois les gens nous ont dit qu’ils étaient heureux même s’ils n’avaient pas grand-chose. Vive la sobriété heureuse !!! J’en suis de plus en plus persuadée. »
Anne, éleveuse bovine, agricultrice bio.
« Je rapporte de ce voyage le souvenir d’un pays très grand, presque sans limite, un pays très beau peuplé d’une population très jeune et souriante, en résumé des gens plutôt heureux malgré des situations très contrastées: l’opulence de certains côtoie une certaine misère matérielle pour d’autres; une nature luxuriante (fruits délicieux) dans un environnement marqué un peu plus loin par la sécheresse (très pénalisante pour la production agricole et donc pour l’alimentation).
La richesse de ce voyage; c’est la vie du groupe des immergés mais aussi la rencontre des partenaires dans leurs lieux de vies: c’est déstabilisant parfois et ça nous oblige à questionner notre fonctionnement ici chez nous. »
Gilles, céréalier et militant syndical
Immergés sur les routes du savoir - Visite commentée de l'Assentamento "Normandia" du MST (ville de Caruaru, Etat du Pernambouc, Brésil)
2/ Là – bas : Par quoi avez-vous été surpris, qu’avez-vous découvert au sujet des partenariats du CCFD ?
« Le CCFD est très à l’coute et très proche des communautés et de chacun de leurs membres. Il ne fait pas à leur place mais reste à leurs côtés pour chacune de leur lutte. Les projets naissent sur le terrain, dans les communautés, en répondant à des besoins bien précis et en respectant chacun : Culture, besoin, histoire, projet, avenir… Les partenaires viennent en appui. Les partenaires sont très investis, ont vraiment foi en ceux qu’ils accompagnent et en ce qu’ils font. Tous ont des projets, et croient en l’avenir. Ils ont confiance car leur lutte dure depuis longtemps et voient qu’ils avancent. L’espoir est permis et accessible. »
Béatrice.
« Les partenaires rencontrés et les brésiliens qui nous ont accueillis sont fiers de leur pays. « Quand dieu a crée le Brésil. » Ils ont bien raison tellement le Brésil est immense en superficie et en diversités sur le plan humain, sur le plan de la faune et la flore également. Les partenaires et les habitants rencontrés ont tous un esprit solidaire, communautaire très fort et très inventifs : Agriculteurs expérimentateurs, fond commun de pâturages, fond rotatif solidaire, citernes construites à plusieurs, banque de semence, lutte en commun, manifestations… Les partenaires et les brésiliens rencontrés ont au fond d’eux-mêmes la foi en l’homme et la femme, la foi en Dieu qui est du côté de ceux qui luttent pour les droits essentiels, accès à la Terre, à l’eau, à la santé, à l’éducation, à vivre avec son origine qu’elle soit historique ou communautaire. »
Eric.
« J’ai été surpris par cette ferveur de la lutte, par les moyens mis en œuvre pour lutter contre la pauvreté, la position de la femme dans la société, le fort engagement de nos partenaires, la dualité de deux types d’agriculture. »
Richard.
« La longueur du bras du CCFD : De très nombreux partenaires, l’importance du lien avec ces partenaires pour nous permettre de constater et divulguer les problématiques des petits agriculteurs, favoriser les échanges en faisant venir les partenaires ici, créer la transversalité comme par exemple avec la présence de Mandy une jeune femme sud-africaine au sein de notre groupe d’immergés. »
GUISS.
« Surpris par l’aspect militantisme, l’organisation et la volonté farouche des partenaires pour avancer et accompagner les plus démunis. »
Alain.
« La formation est, pour eux, un maillon essentiel. Elle permet de développer la capacité à faire des choix et ne pas seulement suivre le modèle dominant. Leur besoin de faire des temps de cérémonies collectives (dinamicas) pour se donner de la force dans la lutte. La capacité des divers partenaires à travailler ensemble. La grande démocratie dans les organisations. Les associations, partenaires du CCFD sont des facilitateurs mais en aucun cas ils ne font à la place des personnes de terrain. C’est la grande force du CCFD et de ses partenaires. »
Anne.
« Ma plus grande surprise a été la découverte de la dimension communautaire chez les partenaires rencontrés. Il faut l’avoir en tête pour comprendre leurs luttes sur la réforme agraire, et cela est indispensable pour” toucher” une partie de la réalité de leur vie.
Les associations partenaires du CCFD m’ont semblé très puissantes par leurs membres (MST) ou très reconnues institutionnellement et par la société civile (CPT). Toutes ces ONG me semblent très complémentaires et différentes dans leurs sensibilités et leurs modes d’action, mais elles ont un point commun très fort: la nécessité de la réforme agraire et de la transformation sociale. »
Gilles.