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De gauche à droite et de haut en bas : Alain, Gilles, Eric, Béatrice, Richard, Guillaume, Anne, Romain.

Le voyage d'immersion se déroulera dans les États du Pernambouco et de la Paraiba, à la visite d'organisations partenaires. Nous venons de terminer le dernier weekend de préparation de l'équipe, à la ferme de la Guilbardière (Monthou-sur-Bièvre, 41). Portraits de groupe :

Alain :

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63 ans – marié – 3 enfants – 7 petits enfants. Retraité éleveur de porcs à la ferme de  Vautournon (Fléré la Rivière - 36). Aujourd'hui auto-entrepreneur en formation logiciels informatiques agricoles, artisans et commerçants ; et intervenant en BTS Productions animales dans deux lycées agricoles de l’Indre. Pour moi la terre, c’est mes racines et un milieu qui doit être viable, vivable et durable. Le cochon a été ma passion toute une vie et me l’a bien rendu. J’attends de ce voyage de la découverte, de la connaissance et la possibilité de comprendre mieux les enjeux alimentaires aujourd’hui et demain.

 

Gilles :

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Marié ; 3 enfants ; agriculteur ; militant confédération paysanne ; apiculteur de loisir. J’habite sur le lieu de ma ferme, petite exploitation de 50 hectares en Beauce dans un village de 800 habitants à 8 kms de Chartres. Pour moi la terre, c’est et sera un enjeu important pour nous et les générations suivantes ; espérons que « la destination universelle des biens » guidera nos choix. J’attends de ce voyage la rencontre d’une autre culture (les gens et les valeurs qui les animent).

 

Eric :

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48 ans, célibataire, prêtre après des études au séminaire d’Orléans et après avoir exercé le métier de technicien agricole dans deux coopératives en région céréalière. Je vis et travaille autour de la ville de Saint Jean de Braye qui se situe entre l’urbain et le rural le long de la Loire (il y a encore deux fermes arboricoles : pommes, poires… .). Mais cette ville devient de plus en plus la banlieue d’Orléans avec de nombreuses constructions d’immeubles. Pour moi la terre, « ce n’est pas sale » pour reprendre une citation de Jean Gabin dans le film La Horse.

Pour moi la terre n’est pas un simple support pour les plantes, c’est un milieu vivant. Ce voyage est une immersion et me permettra de vivre dans un autre environnement, avec des personnes d’un autre pays et même d’un autre continent. Ce voyage est aussi une immersion dans le mouvement du CCFD Terre Solidaire qui me permettra de vivre concrètement la réalisation d’un projet de développement avec les partenaires.

 

Béatrice :

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50 ans, mariée, 2 fils, infirmière en entreprise (médecine du travail, médecine de soins, prévention, formatrice en sauveteur secouriste du travail). Titulaire d'un Brevet Professionnel Agricole et épouse d'un agriculteur, nous habitons sur la ferme (culture céréales Oléo protéagineux) qui dépend d'une commune d'environ 170 habitants : Sougé ; nous sommes à 1 km du village, où il n'y a pas de commerce.Nous sommes situés à la limite entre la Champagne Berrichonne (grands champs de culture) et le Boischaut Nord (polycultures, élevage). Mon lieu de travail se trouve à 30km de la ferme, à Châteauroux, chef-lieu du département.

Pour moi la terre, c'est l'encrage, c'est là que sont nos racines, et c'est par elle que l'on se nourrit, que l'on vit. La terre, ce bien commun, c'est tant l'identité que la reconnaissance, le travail que le respect, le droit que le devoir. C'est elle qui nous permet de construire et de se construire, d'aller en sachant d'où l'on vient sans oublier que nous sommes de passage sur cette terre qui était et qui sera....ce que l'on fera d'elle !

Cette expérience de voyage en immersion me motive tant par la découverte d'un pays et la rencontre avec les Brésiliens que par le partage et les échanges qui se feront. Ce voyage au Brésil me permettra aussi, je pense, de porter un regard nouveau sur nous-mêmes. Je souhaite pouvoir transmettre, à mon retour, l'enrichissement que me procurera sans aucun doute ce voyage au Brésil, poursuivre ici le partage de là-bas.

 

Richard :

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44 ans, marié, 2 enfants. Paysan  en polyculture élevage, céréales et chèvres avec transformation fromagère. Je vis à Manthelan, petite commune de 1400 habitants dans le sud Touraine, ma ferme est située au lieu-dit grand champ dans une zone légèrement vallonnée entourée de 2 ruisseaux et de zones boisées.

220 chèvres pour fabriquer du Sainte maure de Touraine et 115 ha pour produire la quasi-totalité de ce qu’elles mangent.  Le reste en céréales de vente.

Pour moi la terre, c’est : Tout d’abord je reprendrais cette citation bien connue de Saint Exupéry et qui m’a toujours fais réfléchir : « On n’hérite pas la terre de nos ancêtres, on l’emprunte à nos enfants ». Et c’est de la terre que part la vie, il faudra toutefois lui apporter un peu d’eau et d’humanité. La terre est nourricière, c’est bien connu, mais veillons à ce qu’elle le reste…..  ça c’est de moi !Et comme la terre est nourricière, bien nourrir mes chèvres, c’est bien nourrir les hommes !!!

J’attends de ce voyage de pouvoir d’abord côtoyer des paysans d’un autre monde, me confronter à une réalité qui laisse à réfléchir sur notre situation en France ou des paysans manifeste avec des tracteurs a 100 000 € ;

Avoir une réelle réflexion sur ce que doit être la souveraineté alimentaire, la consommation  locale la solidarité entre paysans. Confronter les systèmes mis en place chez eux et chez nous afin de pouvoir travailler en commun, s’entraider. En apprendre plus sur des organisations militantes comme le MST ou la CPT

Et puis comme les voyages forment la jeunesse, arrivé à 44 ans, j’en reprendrais bien un peu !!!

Guillaume :

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36 ans - célibataire et papa d’un petit Tiago (6 ans). Métiers : graphiste, illustrateur, charpentier / couvreur et professeur d’arts appliqués. J’habite à Tours dans le sympathique quartier Velpeau. Chez moi, les voitures ont remplacé vaches et moutons, quant au chant des oiseaux, il est couvert par les sirènes de pompiers, police et ambulances... c’est la ville… Pour moi la terre, ce sont mes racines, j’ai grandi à la campagne, mes grands-parents avaient une ferme avec des animaux, ils cultivaient aussi des céréales et un potager. La terre, on joue avec quand on est petit et elle nous émerveille par sa capacité à donner la vie, à se transformer en boue ou à devenir dure et craquelée sous le soleil. Elle est pleine de couleurs, de textures et d’odeurs. La terre, c’est tellement naturel de vivre avec qu’on en oublie sa présence et son importance, alors, quand on est citadin et qu’on veut faire pousser des carottes en jardinière sur son balcon, on est bien embêté !! C’est aussi la planète sur laquelle j’habite, un lieu à partager avec les autres êtres vivants.

J’ai déjà effectué 4 voyages au Brésil. Lors du dernier j’avais voulu entrer en contact avec le Mouvement des Sans Terre (MST), sans succès. Voilà une deuxième occasion de rencontrer des personnes qui subissent de plein fouet la stupidité d’une législation et supportent les conséquences du capitalisme occidental. Ces paysans sans terre mènent un combat de libération, d’affirmation de leur existence, de bonnes pratiques agricoles tout en proposant un  autre modèle de vie en société. Au cours de ce voyage, je souhaite être le témoin de la rencontre de deux mondes agricoles différents. Je souhaite comprendre comment chaque monde en est arrivé à ses pratiques et comment ils interagissent entre eux. Enfin, de retour en France, réaliser un ouvrage ou une œuvre qui témoignera de cette réflexion et servira d’outil de divulgation.

 Anne :

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Mariée, 2 grandes filles. Je suis paysanne associée avec Gilles Guellier mon mari sur notre ferme de la Guilbardière (Monthou-sur-Bièvre). Notre ferme laitière (35 vaches) est en agriculture biologique. Nous transformons la moitié de notre production en lait cru et fromage blanc que nous vendons en direct. Nous sommes aussi ferme pédagogique. Notre ferme (70 ha) se situe entre la vallée de la Loire et la Sologne viticole à 20 kms de Blois. Nous sommes très autonomes pour notre troupeau, nos vaches mangent exclusivement ce que nous produisons (herbe et mélange céréalier).

Pour moi la terre, c’est la base de la vie. et nous devons vraiment la respecter pour qu’elle soit encore vivante pour nos enfants. Pour cela dans nos pratiques, nous sommes très attachés au respect des règles fondamentales de l’écologie. Je dis souvent qu’un éleveur  a des terres en France mais aussi beaucoup d’autres hectares au Brésil par exemple (par le biais de tout le soja dont les élevages ont besoin). Je suis persuadée que nos pratiques agricoles sont souvent très dommageables pour des pays comme le Brésil. Pour moi aller au Brésil  me permettra de découvrir des agriculteurs et leurs problématiques et m’aidera à réfléchir  à mes pratiques ici.

 

Romain :

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36 ans, célibataire, salarié pour le CCFD-Terre Solidaire-Terre Solidaire depuis bientôt 8 ans.

J’habite à Tours depuis une quinzaine d’années mais j’ai passé toute ma jeunesse en pleine campagne, à la confluence de la Vienne et de la Loire. J’ai toujours été intéressé aux questions agricoles même si je ne pratique pas, faute d’espace-temps pour le moment… Cependant la lutte contre la faim dans le monde est un combat que je trouve juste et le CCFD-Terre Solidaire me l’a fait découvrir. J’ai pu rencontrer des paysans d’horizons bien différents qui m’apprennent beaucoup, tant ici que là-bas.

Pour moi la terre c’est proche et c’est loin, c’est beau et c’est boueux, et c’est le début et la fin de la vie. Objet de spéculation, d’accaparement pour les uns, symbole de la mère nourricière (la « Pachamama ») pour d’autres. Ceux là-même (les andins Aymara) qui m’ont fait découvrir et comprendre l’importance d’en rester proche, pour rester humain. Comme quoi parfois il faut aller loin pour se rendre compte de l’importance du proche, du quotidien, des racines….

J’espère que ce projet permettra à beaucoup d’entre nous (et vous peut-être ?!) de se faire bousculer, de réfléchir et d’agir dans un sens qui permettra… de faire reculer le béton et le goudron !

 Ce voyage n'aurait pas vraiment d’intérêt si des gens ne parlant pas la même langue ne se comprenaient pas. Heureusement, notre équipe sera fort bien complétée par un duo d'interprètes.  Les voici :

 

Mayte :

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26 ans, célibataire, traductrice et interprète de liaison.

Diplômée en 2012, j’ai commencé à travailler à mon compte pour garder une certaine liberté et vivre des expériences nouvelles : apprendre le portugais, créer une entreprise, travailler dans la vente et le tourisme... Certaines positives, d’autres moins, en tous les cas elles me permettent de mieux connaitre la diversité du monde qui nous entoure et d’avancer, tant sur le plan professionnel que personnel.

Je suis née et j’ai grandi à Paris, loin des champs. Mon grand-père maternel était forgeron et agriculteur. Il cultivait principalement des pommes de terre et des haricots et disposait d’une vache  pour approvisionner la famille en lait, d’un âne pour aller travailler dans les champs et de quelques veaux et volailles qu’il engraissait pour les revendre au marché ou alimenter la famille. Je n’ai jamais connu tout cela car mes grands-parents avaient déjà cessé leur activité à ma naissance, mais étant enfant je jouais souvent à imaginer les bêtes qui vivaient auparavant dans la cour de la maison familiale. Le monde rural a toujours été quelque chose de très abstrait pour moi, relevant presque du rêve, alors qu’il est ancré dans le réel. Chez moi, les poissons étaient carrés et les poulets n’avaient ni plumes, ni tête, ni pattes... La première fois que j’ai visité une ferme, j’avais 18 ans et j’étais aussi émerveillée que les enfants de 4 ans que j’encadrais ce jour-là !

Pour moi la terre c’est ce qui nous raccroche au réel. Le retour aux sources (très cliché, surtout lorsque cela sort de la bouche d’une citadine !). Le reflet de nos pratiques. Une force qui nous dépasse et qu’il faut apprendre à connaître et à respecter pour en récolter les meilleurs fruits.

Le CCFD m’a permis à travers les missions d’interprétation de rencontrer des personnes très différentes que je n’avais pas l’habitude de côtoyer et de prendre conscience d’un certain nombre de réalités qui m’étaient peu familières. On n’est pas seulement messager lors de ces rencontres, on est réceptif aux échanges entre les différents participants, on est touché en tant qu’être humain et on se pose à notre tour de nombreuses questions... C’est une expérience extrêmement enrichissante et je suis très heureuse d’avoir l’occasion d’exercer mon métier dans un environnement aussi stimulant et dans un pays aussi fascinant !

 

Sandrine :

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32 ans, célibataire. Je travaille dans la traduction/interprétation depuis 7 années, dont les 3 dernières à mon compte. Suivant mes clients, leurs besoins, je travaille à distance ou in situ. J’adore mon métier, mes projets, la liberté qu’ils me permettent. J’ai grandi en cité HLM dans l’Oise, à Beauvais. Le bruit, le béton, les cages d’escalier, les odeurs, le métissage… Tout m’y est familier. Le contraste entre mon enfance en France et les montagnes de mes origines paternelles m’a marqué. J’y suis liée. Entre la France et le Portugal, mon cœur balance. Plus jeune, je partais en vacances dans les montagnes, là où il n’y avait pas d’eau chaude et de télé. Aujourd’hui, je vis à Porto mais je fais très souvent des allers-retours entre la France et le Portugal.

Pour moi la terre c’est  l’image des mains de ceux qui la travaillent. Leurs mains gardent la terre en mémoire.

Je trouve ça très beau. Ce que j’attends d’un tel voyage : Je me dis prends, prends, c’est un cadeau ! Il faut profiter, apprécier, bosser. J’espère que le voyage et les rencontres me permettront d’oublier mes considérations nombrilistes à la con. 

 

Cette expérience d'immersion prendra une autre dimension lorsque Mandy Booys nous rejoindra depuis l'Afrique du Sud.

Mandy :

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Je m'appelle Mandy, 27 ans, mariée et mère d'un petit garçon. Actuellement, je travaille en tant qu'agent de développement pour l'association Surplus People Project (SPP).

Nous travaillons avec des sans terre, des petits paysans, des groupes de femmes, des ouvriers agricoles et des habitants sur la question de l'accès à la terre à travers des plaidoyers et des actions de mobilisation en faveur de la transformation agraire. La majorité de notre travail s'effectue dans les zones rurales du nord et de l'ouest de la région du Cap.

J'habite à Moorresburg, petite ville rurale à 100 km au nord du Cap. Située dans une zone nommée Swartland, et à l'instar de nombreuses autres petites cités rurales, l'agriculture est l'activité de base. Cette zone constitue le grenier de la région située à l'ouest du Cap puisqu'elle produit la majorité du blé de la province. Le nom "Swartland" fait référence à la couleur de la plante de brousse locale connue sous le nom de "Rhinoster bush" (bois de rhinocéros) qui prend une teinte sombre après la pluie et qui contraste beaucoup avec le vert tendre des jeunes pousses de blé.

Pour moi, la terre c'est ce qui nous connecte les uns aux autres, à la nature, à l'univers. Nos décisions, nos modes de vie et nos actes ont des répercussions à long terme sur la planète.

Concernant l'échange que nous allons vivre, j'attends des enseignements venant de personne avec des expériences, des luttes et des vécus divers sur la question de la réforme agraire. J'espère également mieux connaître le quotidien de ces personnes qui luttent chaque jour et voir comment ils font pour survivre. Enfin, j'espère pouvoir tirer de ces enseignements des savoirs qui nous seront utiles pour nos propres combats en Afrique du Sud