Durant cette période de Carême 2016, le C.C.F.D.-Terre Solidaire nous propose de tirer les cartes. Non pas pour nous dire « la bonne aventure », mais pour nous informer de ceux qui mettent tout en œuvre pour que leur vie et celle de leurs communautés ressemble à une vie humaine. Ils nous invitent à être « tous humains contre la faim ». Sur le site internet du CCFD-Terre Solidaire, on peut choisir une carte pour lutter contre la pauvreté, et changer la donne contre la faim. Nous pourrons faire connaissance avec cinq situations de combat et d’espoir.

C’est d’abord Hana et des milliers de Mauritaniennes qui misent sur la solidarité économique, pour échapper à la pauvreté et à la faim. Organisées en groupements d’intérêt économique, autour de leur association « Mauritanie 2 000 » qui développe la transformation et la commercialisation des produits de la mer, elles peuvent acheter des poissons en gros, grâce à des microcrédits. Elles disposent ainsi de matériel professionnel et travaillent dans de meilleures conditions d’hygiène pour vendre des produits frais ou fumés de très grande qualité. C’est ensuite Laban, au Burundi, avec 100 000 autres planteurs, qui pour ne plus être victimes de la spéculation sur le café, diversifient leurs cultures vivrières. En effet le café est la matière première agricole la plus spéculée dans le monde, et grâce à leur association « Inades-Formation », ils se sont regroupés en coopératives pour peser davantage au sein de la filière. Formations techniques, valorisation de toute la chaîne de production, certification « commerce équitable »…, ont permis aux petits caféiculteurs d’améliorer la qualité de leurs parcelles, d’augmenter leurs revenus et d’acquérir de nouveaux savoir-faire.

Les cartes nous révèlent aussi le travail d’autres associations à soutenir. Par exemple, en Bolivie, le CIPCA, le Centre de Recherche et de promotion de la paysannerie, qui aide les paysans boliviens à diversifier leurs cultures, en harmonie avec la nature, pour garantir la sécurité alimentaire de leurs familles, et pour lutter contre les dérèglements climatiques, tels que le phénomène El Nino. En effet, déboisement de la forêt amazonienne, monocultures par de grands propriétaires, inondations, dégagement de gaz à effet de serre…, autant de dérèglements contrés par les polycultures paysannes qui préservent le taux d’humidité de la forêt, capturent le CO2, et procurent à leurs familles des revenus suffisants pour vivre. C’est également, en Syrie, l’association « Live Four Syria », qui dans le chaos de la guerre en Syrie, vient en aide et organise la vie des habitants de Tichreen. Profitant de la trêve, cette association partenaire livre de l’aide d’urgence, mais aussi achemine du matériel nécessaire à la création de micro-fermes, pour permettre aux habitants d’être moins dépendants de l’aide humanitaire et de redevenir acteurs de leur avenir. C’est enfin, l’association « Sunspirit for Justice and Peace », en Indonésie, qui tente, en particulier à Labuan Bajo, à destination de l’île de Komodo et ses célèbres dragons, de lutter contre un vaste mouvement de privatisation des terres et des plages, à cause de constructions massives d’hôtels touristiques, qui ont dépossédé de nombreux paysans de leur maigre lopin de terre qui leur permettait jusqu’ici de subsister. La création de centres de transformation sociale permet aux paysans et aux pêcheurs locaux de se regrouper et de se former, pour développer des productions vitales, des cultures vivrières et de l’artisanat local.

A notre tour de lutter contre la pauvreté, contre la spéculation sur les matières premières, contre les guerres et les conflits, contre les dérèglements climatiques, et contre l’accaparement des terres. Pour changer la donne contre la faim, choisissons les cartes qui nous sont proposées : Nous les avons en main, sur le site « ccfd-terresolidaire.org » !