« Laudato si’, mi Signore !», - « Loué sois-tu, mon Seigneur !», chantait Saint François d’assise. Dans ce « Cantique des créatures », il nous rappelait que notre maison commune, la Terre, est aussi comme une sœur et comme une mère. L’encyclique du pape François, qui porte le titre des premiers mots du cantique : « Laudato Si ! », développe le concept « d’écologie intégrale » qui articule les relations fondamentales de la personne avec Dieu, avec elle-même, avec d’autres êtres humains et avec la création, et nous invite à repenser notre lien et notre responsabilité à la nature et à la création. Comme le soulignait Edgar Morin : « Cette encyclique est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation ». Voilà pourquoi il est heureux que bon nombre de propositions soient faites, dans le diocèse, pour présenter, étudier et commenter cette encyclique autour de la COP 21 !
Le pape part du constat de ce qui se passe dans notre Maison commune, et, tout en soulignant les diversités d’opinions d’analyses des phénomènes, il évoque avec réalisme le lien entre le changement climatique et les pollutions multiples, la grave question de l’eau, la perte de la biodiversité, la détérioration de la qualité de la vie humaine et la dégradation sociale, les inégalités planétaires et la faiblesse des réactions des autorités. Il oppose à ce constat comme un Evangile de la création, et, à partir de la sagesse biblique, une perspective de communion universelle soumise à la destination commune des biens, dans un plan divin. Du coup, la crise écologique actuelle, il la renvoie à la responsabilité humaine. Et c’est pour inciter à renforcer les volontés politiques face aux intérêts économiques. Il écrit : « Une plus grande attention est requise de la part de la politique pour prévenir et pour s’attaquer aux causes qui peuvent provoquer de nouveaux conflits. Mais c’est le pouvoir lié aux secteurs financiers qui résiste le plus à cet effort, et les projets politiques n’ont pas habituellement de largeur de vue ». Voilà pourquoi la transformation sociale est indispensable dans la lutte contre les dérèglements climatiques. « Il n’y a pas, dit-il, deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale ». Et le pape d’appeler « écologie intégrale » à la fois l’écologie environnementale, économique et sociale, et à la fois l’écologie culturelle, l’écologie dans la vie quotidienne, et la justice entre les générations, dans un souci du respect du principe du bien commun.
Du coup, des impératifs s’imposent, pour une véritable prise en compte de l’avenir de notre terre-mère et de tous les humains entre eux. D’abord, refuser l’inacceptable pour la planète et pour les plus démunis. Ensuite s’attaquer aux véritables causes des fléaux qui les détruisent. Et alors, construire ensemble une stratégie politique, qui fait intervenir à la fois les responsables économiques, les responsables politiques, et aussi tous les membres de la société civile à travers les organismes non-gouvernementaux et les associations intermédiaires. Cela implique d’inviter les plus riches au partage. Le pape écrit : « Il y a en effet une vraie dette écologique, particulièrement entre les pays du Nord et les pays du Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays ». Donc, pour lui, des dettes à rembourser de diverses manières ! Reste à relever un défi éducatif, individuel et collectif. Nous pouvons y prendre part !