Agriculteurs français, indonésiens, sahéliens : des défis communs
Dans le cadre de la Semaine de la solidarité internationale, une soirée-débat organisée à Saint-Gervais-en-Belin a permis de sensibiliser un large public aux défis qui se posent aux agriculteurs et aux paysans du Nord et du Sud.
Soixante-dix personnes ont répondu à l'initiative de l'AFDI (Agriculteurs français et solidarité internationale) et du CCFD-Terre solidaire.
Les deux associations proposaient de débattre autour d'un film réalisé à la suite du voyage en Indonésie de bénévoles du CCFD-Terre solidaire en 2012. Michèle Piau et Xavier Sarrat y avaient rencontré des associations et syndicats de paysans partenaires du CCFD-Terre solidaire et pu comparer les problèmes qui se posent aux agriculteurs de nos deux pays.
Accès à la terre difficile pour les jeunes agriculteurs en France, accaparement des terres par les plantations de palmiers à huile et les mines de bauxite en Indonésie.
Agriculture vivrière sacrifiée au profit des cultures d'exportation en Indonésie, concurrence internationale souvent délétère en France...
Mais aussi, efforts de nombreux agriculteurs de France et d'Indonésie pour développer une agriculture durable qui fournisse une nourriture saine et accessible au plus grand nombre.
Nous avons beaucoup à apprendre de certaines initiatives prises dans les pays du Sud. Une association indonésienne s'attache ainsi à donner un minimum de formation agricole à tous les enfants de sa région afin que, plus tard, même s'ils ne deviennent pas paysans, ils conservent un lien à cette terre qu'ils ont un jour travaillée.
France, Indonésie, Sahel... La présence de Geneviève, une agricultrice burkinabé, partenaire de l'AFDI, a élargi le débat au continent africain en proie à des problèmes de sécurité alimentaire encore plus criants. Le témoignage de Geneviève a convaincu l'assistance que l'organisation des paysans est source d'innovation et peut sauver des régions entières, malgré des conditions naturelles défavorables. Accès à la banque des paysans souvent analphabètes, connaissance de leurs droits, développement de cultures adaptées au terrain, favorisent "une agriculture propre, un agriculture qui développe" a martelé Geneviève, représentante d'un pays ou 80% de la population est paysanne.
Le développement local est un des moyens d'empêcher les jeunes de choisir l'exil a-t-elle insisté. Une leçon à méditer dans notre pays tenté par le repli sur soi.