Dianto Bachriadi, 45 ans, militant associatif depuis 25 ans, est venu de Bandung (île de Java) à Brest dans le cadre de la SSI.
Le lendemain de sa conférence-débat (bien suivie) au cinéma les Studios le lundi 21 novembre sur les conséquences sociales et environnementales de l'accaparement des terres en Indonésie, il a rencontré au centre Ozanam les membres du bureau diocésain du CCFD 29 et quelques membres de l'équipe d'animation diocésaine.
Dianto nous a parlé avec précision de son
travail à l'ARC (Agrian Ressource Center), association-partenaire du CCFD, dont
il a été le co-fondateur en 2005. C'est un chercheur, très impliqué dans le
domaine de la réforme agraire et et des mouvements sociaux en Indonésie. Le
CCFD a soutenu financièrement sa thèse sur l'évolution des mouvements ruraux en
Indonésie jusqu'en 2009, et finance une étude de l'ARC sur les conséquences
sociales des plantations de palmiers à huile (PPH) dans 4 régions d'Indonésie.
Dianto est le principal coordinateur de cette étude. Grâce à une bourse japonaise, l'ARC mène le même type d'étude en Malaisie, Philippines, Thaïlande. Les résultats de ces études pourront donner lieu à des actions de plaidoyer en Europe, car c'est la demande croissante en agro-carburant européenne qui est la cause de l'accroissement des surfaces de PPH en Indonésie. Sur le terrain, l'ARC offre des formations aux paysans et leaders communautaires indigènes. Pour les stratégies, Dianto compte sur la mobilisation des réseaux associatifs. En effet, bien que la démocratie ait remplacé en 1998, la dictature de Suharto, et malgré les promesses des hommes politiques, la réforme agraire, inscrite dans la Constitution, ne se fait pas. Pour Dianto, une des meilleures stratégies pour lutter contre l'accaparement des terres reste donc l'occupation des terres par les communautés indigènes, le but étant de défendre le droit à l'accès à la terre inscrit dans la Constitution.
Une belle rencontre, suivie d'un repas en commun au self de Keraudren.