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L'Université d'Été des Mouvements Sociaux et de la Solidarité Internationale

organisée par le CRID, ATTAC au niveau national et RéCiDev au niveau local

 

Du 6 au 9 juillet, nous avons accueilli à Besançon, près de 1000 personnes venues s'informer, réfléchir, débattre : militants, acteurs engagés de la Solidarité Internationale, jeunes en recherche d'éclairage sur nos sociétés.

Un rendez-vous qui a lieu tous les 2 ans dans une grande ville française.

Ces 4 jours ont été d'une grande densité et richesse grâce aux 60 intervenants, dont 15 partenaires du Sud, qui ont animé 12 modules de formation, 34 ateliers et 4 réunions plénières [1]  conçus autour d’un thème commun : la transformation de nos utopies en alternatives.

 

 

Face aux « crises », il est nécessaire de réagir !

C'est le constat partagé tout au long de cette Université d'été.

Les effets délétères du système économique actuel sont multiples :

- crises financières,

- crise de l'emploi et montée des inégalités,

- perte de la démocratie révélée par les traités de libre-échange commerciaux (CETA, TAFTA, Alena, APE : accord de partenariat économique Europe-Afrique de l'Ouest) sans consultation des peuples,

- changement climatique responsable de dégâts irréversibles…

Alors que capitaux et marchandises circulent librement, la fermeture des frontières aux migrants est illusoire et cause de tant de morts : l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a dénombré 2859 morts en Méditerranée de janvier au 12 juin 2016. Voilà un choix politique qui bafoue notre propre humanité.

Cette « crise » globale, durable, porte atteinte à nos vies au Nord comme au Sud.

 

Des utopies qui ont fait l'histoire

L'Université a connu des moments très forts autour d'invités qui ont marqué l’histoire ou qui font vivre aujourd'hui une utopie féconde.

•    Dans les années 70, comme en témoigne Charles Piaget,  « les Lip », menacés de licenciement, ont « inventé » l'usine auto-gérée. Elle a fonctionné pendant 2 ans, avec tous les travailleurs, « dans une démocratie interne, intense, inventive et dans la solidarité, fruit d'un long travail militant... ». C’est le gouvernement d’alors qui a mis un coup d'arrêt à l'autogestion des Lip.

•    Jade Percassi, membre du Mouvement des Sans Terre [5], résume la lutte pour une réforme agraire populaire, pour l'éducation, la formation, l’emploi, la culture.Le Mouvement des Sans Terre (MST) au Brésil, créé en 1984, est partenaire du CCFD-Terre solidaire. Le MST a permis l'accès à la terre de 350 000 familles et il défend l'agroécologie qui est seule capable de nourrir les populations de façon durable. L'inquiétude est très grande au Brésil,  affirme Jade car l'actuel gouvernement de Michel Temer a détruit en 30 jours les acquis de 30 ans de lutte des travailleurs, par de simples décrets.

Utopies positives pour les populations... mais qui dérangent les puissants.

 

Des alternatives clés pour donner la priorité à l'humain ont été mises en lumière :

•     Le « traité de l'ONU sur droits humains et entreprises » débattu depuis 2014,  pourrait lever l'impunité des multinationales en cas d'atteintes aux personnes. Le drame du Rana Plaza a mis en lumière la faille législative béante qui prive les victimes d'une juste réparation des dégâts produits par des multinationales.

•     Concernant les « Droits des migrants » François Gemenne, chercheur à l'Université de Liège et à Sciences Po-Paris et spécialiste du sujet, défend une autre politique de l'accueil des migrants  :

« J'affirme que loin d'être une utopie naïve ou irréaliste, l'ouverture des frontières est au contraire une solution pragmatique et efficace au défi que pose la migration au XXIe siècle. »

•    L'agriculture paysanne est capable de nourrir le monde et respecte la planète : elle doit être prioritaire face à l'agro-industrie. C'est un sujet que défendent avec forces nos partenaires !

•    Une autre finance est possible : les citoyens peuvent reprendre la main sur leur argent en choisissant une banque éthique, des placements solidaires participatifs, des monnaies locales.

•    Une émotion forte avec la présence imprévue d'Antoine Deltour. Il est le lanceur d'alerte du Luxleaks bien connu, qui a révélé les accords du Luxembourg avec les transnationales leur permettant d'échapper à l'impôt. Il conclut son intervention lors d'une plénière: « les lanceurs d'alerte montrent que les citoyens à la base peuvent contribuer à faire bouger les lignes…à chacun d'exercer une vigilance citoyenne et faire avancer les choses à son échelle».

Ces paroles reçoivent un écho très fort alors que nous le savons condamné par la justice du Luxembourg et que le statut des lanceurs d'alerte est en débat parlementaire dans le cadre de la loi dite « Sapin2 ».

 

Des moments festifs et culturels ont ponctué ces journées, occasions d'échanges et de convivialité indispensables pour « agir ensemble ».

Maryse Fischer

CCFD-Terre solidaire du Doubs

ccfd25@ccfd-terresolidaire.org

site : http://ccfd-terresolidaire.org

 

 

[1] Le CCFD-Terre solidaire était animateur d'un module et 2 ateliers.

 

L'Université en images sur le site : http://www.universite-si.org/

 

 
 

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