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(article à paraître dans Reflets Comtois)

 

Mouvement citoyen lancé en 2013, Alternatiba se concrétise par des « villages alternatifs » éphémères proposant stands, débats, démonstrations. A l'approche de la COP 21, le titre Changeons le système, pas le climat sonne comme une invitation à agir pour limiter l'évolution climatique enclenchée, en revoyant nos manières de vivre sur toute la planète. Les 17 et 18 octobre 2015 à Besançon, la place Marulaz, l'Esplanade des droits de l'Homme et la Promenade Granvelle s'étaient transformées en espaces thématiques : culture- démocratie - citoyenneté ; migrants - habitat - recyclage ; alimentation – agriculture.

Le CCFD – Terre Solidaire se devait d'être présent aux trois emplacements. Les causes de la faim que nous combattons, également en jeu dans les migrations, sont imbriquées avec le problème climatique qui ne trouvera de solution que si celle-ci rétablit plus de justice. Maureen Jorand, chargée de plaidoyer Souveraineté Alimentaire au CCFD, a donné la conférence : « La faim : l'autre visage du changement climatique »* qui fit salle comble au Centre Diocésain : signe que ces questions intéressent largement les citoyens. Nous sommes intervenus aussi dans plusieurs débats, par exemple : « Le climat change... que faire ? » avec France Nature Environnement et Daniel Joly, chercheur à l'Université de Franche-Comté.

 

Sur l'Esplanade des droits de l'Homme, nous avions déroulé l'impressionnant tapis des migrants, qui recense les noms de 17 306 personnes ayant péri aux frontières de l'Europe, entre 1993 et 2012. Sur cette question, que l'actualité a remise au premier plan, des bonnes volontés se sont manifestées lors du débat « migrations» : « En Haute-Saône, dans le village, avec le problème de l'isolement, comment pourrions-nous contribuer à l'accueil de migrants ?» La réponse n'est pas individuelle, ensemble on peut s'organiser. Alternatiba a permis de mettre en relation ceux qui souhaitent s'impliquer et des organismes comme le CDDLE (collectif de défense des droits et liberté des étrangers) ou des personnes référentes car la générosité ne dispense pas de certaines compétences.

 

En route pour la justice climatique. A partir de dessins humoristiques, beaucoup de visiteurs passant au stand de la promenade Granvelle découvraient de tristes réalités agricoles surtout dans les pays du Sud. Pour le CCFD et bien d'autres acteurs, l'agriculture familiale est le modèle à promouvoir pour répondre durablement au problème de la faim sans nuire au climat. Lors de sa conférence, Maureen nous a mis en garde face à des formules grandiloquentes telles que « l'agriculture intelligente face au climat ». Les populations locales n'ont pas été impliquées dans cette stratégie mêlant États et entreprises multinationales, orientée vers des solutions techniques sans sortir du productivisme.

La COP 21 ne pourra faire mieux que des annonces, espérons-le, ambitieuses ! Mais, comme l'expliquait Maureen, la traduction opérationnelle des objectifs énoncés à Paris pour les années 2020 et suivantes se fera dans les 4 ans à venir : l'influence des mobilisations citoyennes sera encore décisive.

 

Tous concernés : aucune contribution n'est dérisoire et Alternatiba fut un forum d'idées applicables dès maintenant pour nous et nos frères lointains. Dans la préparation et la conduite du week-end, des chrétiens (CCFD, CIMADE...) ont trouvé naturellement leur place et nous avons apprécié les échanges fraternels avec tous et une convergence de vue.

A la façon du colibri qui n'apporte qu'une goutte d'eau pour éteindre l'incendie, si peu par rapport à l'éléphant, chacun doit s'informer, reconsidérer son rapport à la Création et agir à sa mesure.

 

* Pour obtenir l'enregistrement de la conférence contacter le CCFD – Terre Solidaire : 03 81 25 28 05 ou ccfd25@ccfd-terresolidaire.org

Suzanne Gaugler et Benoît Rusch

CCFD-Terre solidaire du Doubs

 

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