Atelier auto-géré : Sociocratie Atelier sociocratie pour moi ce matin. Organisé par TSG, un réseau de consultants expert sur le sujet, cet atelier auto-géré a réuni une trentaine de participants. Emmené par M. Gilles Charest, le trio d’intervenants présente les fondements de cette théorie en précisant avant tout que la théorie n’est pas récente en soi car directement inspirée de la gouvernance dans les sociétés traditionnelles. Point qui est confirmé par une participante de l’atelier, amérindienne. En sociocratie, les décisions stratégiques sont prises sur la base du consentement. Quand des objections sont émises, le groupe doit œuvrer pour arriver à des choix partagés et acceptés par tous. En ce qui concerne plus précisément les décisions relatives aux nominations, les votes ne sont pas secrets. M. Charest invite même les votants à motiver leur choix. « Cela permet de dire des choses que l’on ne se dit jamais » explique-t-il en s’appuyant sur une expérience vécue pour la nomination d’un responsable sécurité dans une usine française. Nommé par ses collègues qui ont vanté sa rigueur et ses compétences, l’ouvrier en question s’est ému à l’issue du vote : « ça fait 25 ans que je travaille que je travaille ici et c’est la première que vous me félicitez de mon travail. » Le mode de gouvernance est modifié en sociocratie. Des cercles de décision se greffent sur la structure hiérarchique existante, qui reste maintenue. Les cercles sont construits en fonction de l’organigramme, en fontion des unités de travail. Cependant, des membres de chaque cercle possèdent un double lien : ils sont désignés pour prendre part à un deuxième cercle, ce qui va permettre la circulation de l’information, autre point fondamental de la théorie sociocratique. Les cercles, que nous avons pu expérimentés avec des exercices ludiques, sont amenés à prendre des décisions qui les concernent directement : organisation du travail, réorganisation de l’équipe, …. Comme l’évoque Gilles Charest, les dirigeants n’ont rien à craindre de cette forme d’organisation et de cette décentralisation de la prise de décision : « Le pouvoir ce n’est pas comme une tarte que l’on partage, si j’en donne une part, il ne m’en reste pas moins. Le pouvoir c’est comme l’amour, plus j’en donne, plus j’en ai ! ». L’atelier se termine sur le témoignage d’une participante qui a expérimenté la sociocratie dans son organisation et qui confirme le fait que la sociocratie a permis de valoriser ses compétences et son implication, ce qui lui a permis d’évoluer plus rapidement dans la structure.
Laurent Courbon.