Le rendez-vous avait été pris avec le président de la République et les président-e-s des 7 associations de solidarité dont la Cimade, le Secours Catholique, Emmaüs France... Voir le communiqué de presse sur le site du CCFD-Terre Solidaire.

Les questions du Vivre ensemble aux prises avec les difficultés de l'accueil des étrangers en France étaient au cœur de nos échanges. Pour le président français : " Il est bon qu'au milieu d'une urgence - l'accueil des réfugiés syriens -, vous veniez me rencontrer sur la question plus large de l'accueil des étrangers en France, quel que soit leur statut. La France ne doit pas oublier son "pacte de Dignité" envers la population française, les étrangers vivants en France et la communauté internationale. Oui, le président doit avoir une parole."

En effet, et c'était l'un de nos objectifs d'appeler le président à prendre la parole sur ce sujet afin de "corriger" (surtout en période préélectorale) certains messages contradictoires entendus sur ce sujet, y compris de la part de certains ministres. Le flou, voire les contradictions de cette prise de parole française, certains actes peu conformes à la dignité découragent les militants actifs sur le terrain. Aussi, ils fragilisent les étrangers en attente d'être fixés sur leur sort, et déçoivent les sociétés civiles des pays du Sud qui attendent un message clair. Et le président Hollande d'ajouter : "Une parole c'est bien... mais il faut agir."

Quelques points de précision évoqués par notre interlocuteur :

- Oui, pour les évacuations des camps Roms, la concertation doit accompagner l'urgence. (La circulaire du 26 août 2012 dit plutôt "précéder " et trouver des solutions préalables au logement et à la scolarisation des enfants).

- Les problèmes de l'accueil des déboutés du droit d'asile, des sans-papiers, de certains étrangers en situation régulière, exigent des efforts supplémentaires. Nous insistons sur l'importance de créer des lieux d'hébergement "banalisés" et non des ghettos pour "irréguliers" contraire à la dignité et la liberté.

- D'une manière générale, nous souhaitons, qu'autant que possible les solutions trouvées ne dérogent pas au "droit commun”, surtout dans le domaine de l'accès pour les étrangers à la justice, l'éducation, la santé...

- Pour le droit d'asile, le président insiste pour que le défi de la « simplification » qu'il a lancé à la société française, s'applique aux procédures relatives au statut de réfugié.

- Sur les procédures d'octroi des visas par les services consulaires, il faut mettre un peu de cohérence et de dignité, affirme le président.

- À propos de l'appel lancé par les associations pour que la France prenne sa part dans l'accueil des réfugiés syriens, le président affirme qu'il faut d'abord tout faire pour que le conflit ne dégénère pas dans tout le Moyen-Orient. Bien sûr, nous allons faire notre devoir pour en accueillir davantage. - ... et si vous êtes d'accord, revoyons-nous au sujet des graves questions que la pauvreté pose au Vivre Ensemble français.

La société civile française y compris à travers sa composante d'inspiration chrétienne a fait son travail d'alerte.

Et chers militants, ne craignez rien : TOUT RESTE A FAIRE !

Guy AURENCHE