Au même moment, le pape Jean XXIII convoquait un concile et, répondant à l’appel de la F.A.O. (1), invitait les Eglises locales à se joindre à la campagne mondiale contre la faim : « Des millions d’êtres humains dans le monde souffrent de la faim... Il faut appeler les consciences au sens des responsabilités qui pèsent sur tous et sur chacun, spécialement les plus favorisés. ». Ainsi naquit le CCCF en 1961.
Aujourd’hui, le concile Vatican II n’est pas un souvenir mais un souffle qui oriente la manière dont les catholiques se situent dans le monde. L’Assemblée affirmait offrir «  au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle. »
Le contexte mondial a profondément changé. Nous devons prendre la mesure de la radicalité de ces changements. Cependant, l’esprit de Vatican II en rappelant des principes fondateurs du christianisme, peut inspirer nos projets, alors même qu’en août 2012 le Forum du CCFD-Terre solidaire lançait la construction de son rapport d’Orientation 2014/2020.
« Le concile a parlé en termes d’amitié, de partenariat, de fraternité, de réciprocité, de collégialité, de conscience et d’appel à l’intériorité -un appel à la sainteté ! » Grande est la similitude entre les termes utilisés par les experts du concile et les activités que nous proposons ! Partenariat, à renforcer puisqu’il est, dans notre monde toujours plus interdépendant, une des voies pacifiques du vivre ensemble mondial. Fraternité à vivre par le témoignage de la générosité et le partage des responsabilités en France comme à l’étranger. Réciprocité, pas toujours facile à concrétiser en accueillant comme indispensable l’autre différent par sa spiritualité ou sa culture. Collégialité, à enrichir, non seulement comme un modèle d’écclésialité, mais aussi pour faire alliance avec des acteurs parfois dérangeants. Intériorité, comme le rappel de ce que toute démarche de développement implique l’approfondissement et le partage de l’annonce de la Bonne Nouvelle de la vie qui l’emporte sur la mort.

Chacune de ces orientations qui constituent l’esprit et la lettre de Vatican II, invite le CCFD-Terre solidaire à avoir le courage d’innover « politiquement » pour rendre plus efficace sa participation à la construction d’un monde juste et humain. À assumer librement le risque de partenariats sincères avec des femmes et des hommes courageux et inventifs qui bousculent nos certitudes. À renforcer ecclésialement notre participation à la construction d’une Église devant « utiliser la médecine de la bienveillance plutôt que celle de la sévérité ». À vivre intérieurement l’appel à la conversion et la capacité à changer nos modes de vie.
Oui ! l’esprit de Vatican II, vécu non comme une histoire ancienne mais comme un élan novateur pour demain nous aide à mettre en œuvre la mission qui nous est confiée : « Nous avons besoin d’organisation comme le CCFD pour que chacune de nos modestes actions s’inscrive dans une dimension ecclésiale et universelle. Nous avons besoin d’unir nos efforts pour que les déclarations généreuses des États développés se concrétisent réellement dans une véritable coopération. »