Cet atelier autogéré s'est déroulé à l'Université de Québec à Montréal, dans une salle légèrement isolée. Pas un problème pour ces "Grannies" spécialistes de l'action de rue, tandis que certaines d'entre elles préparaient la présentation, d'autres faisaient un brin de conversation avec les chanceux déjà présent et le reste du groupe alpaguait les passants dans le couloir à coup de "venez, venez avec nous, on a de la place pour tout le monde, il ne faut pas être timides !".

Ce mouvement regroupe des personnes âgées, principalement des femmes et un homme pour le groupe de Montréal. Il n'est pas nécessaire d'être grand-mère, ni de savoir chanter (le mode d'action principal des Grannies est le chant), mais avoir l'engagement au coeur car faire partie des Raging Grannies c'est presque un job à temps plein.

Leurs modes d'action sont divers et variés, leur but est de se faire remarquer. Pourquoi ? Dans l'imaginaire collectif, les grands-mères sont douces, aimantes, s'occupent de la famille et des petits enfants. Mais ces grands-mères là ne sont pas comme ça, en jouant sur les codes du stéréotype de la grand-mère (jupes colorées, tablier, chapeau à fleurs, tricots...), elles arrivent à attirer l'attention sur elles, elles ne passent pas inaperçu sur les lieux de leurs actions.

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Ainsi fardées, elles chantent, scandent des slogans, parfois irrévérencieux, sur des airs populaires pour attirer l'attention du public sur des thématiques liées à l'écologie, au changement climatique, aux inégalités sociales, sur les violences faites aux femmes ou la lutte contre les conflits armés...

Les Raging Grannies sont issues de milieux très différents, pour certaines il s'agit de leur premier engagement de militance, pour d'autres c'est la continuité de toute une vie d'engagement.

Très inspirantes, elles se battent pour faire changer le monde pour leurs petits enfants.

Ce mouvement reste en lien avec notre thématique de travail qu'est l'ESS, dans le sens où leur mode de gouvernance est présenté comme la force du mouvement. Elles arrivent à attirer de nouvelles militantes par la facilité à s'engager et au peu de contraintes qu'elles imposent. En effet, les rôles statutaires sont réduits au minimum, elles sont toutes au même niveau et chacune apporte sa pierre à l'édifice en fonction de ses compétences et du temps qu'elle peut accorder.

Pour aller plus loin : - Granny Power, documentaire, 2014.