Les richesses créées n’impliquent pas toujours une valorisation monétaire. Or, l’Economie sociale et solidaire, dans son acception courante, même si elle remet l’homme au centre de l’économie, semble surtout faire référence à des structures rentables. Nous avons choisi de rencontrer une organisation qui créé une autre forme de richesse, non comptabilisée dans notre économie actuelle.

Alternatives-Groupe_t.jpgL’organisation de solidarité « Alternatives » est née de la rencontre de trois groupes militants engagés pour la Palestine, l’Afrique du Sud et l’Asie du Sud. Elle lutte pour les droits collectifs, économiques, sociaux, politiques, culturels et environnementaux. L’organisation comprend un Conseil d’administration et compte dix salarié.e.s.

Pour Michel Lambert, le Directeur général de l’organisation, la dimension internationale de la solidarité ne fait pas sens car cela laisserait penser qu’elle est ailleurs or, au contraire, « l’international, c’est partout ». Alternatives se veut facilitatrice, elle met en lien les initiatives citoyennes, il ne s’agit pas de faire à la place d’autrui. M.Lambert nous précise d’ailleurs : « nous ne sommes pas des coopérants canadiens ! ». Alternatives vise aussi à soutenir les mouvements sociaux. Ce soutien peut-être financier ou de compétences, notamment pour des campagnes de plaidoyer qui peuvent également être relayées au Canada. L’organisation n’a pas une spécialisation métier qu’il s’agirait de transmettre mais « une expertise de réflexion ». Michel Lambert nous précise que l’organisation est particulièrement intéressée par les pays et les campagnes dans lesquels le Canada a un impact négatif par exemple vis-à-vis des mines. Le partenariat est cependant possible avec quiconque à partir du moment où les valeurs sont partagées. Michel Lambert explique que l’organisation choisit un partenaire sur une base politique, parce que l’organisation croit en ce qu’il fait. L’objectif est de passer de mouvements communautaires à un mouvement des mouvements c’est-à-dire qu’ils s’unissent pour des plaidoyers communs.

Notons qu'à la question « vous revendiquez-vous de l’économie sociale et solidaire ? », Michel Lambert nous répond que non et que l’organisation n’a pas particulièrement de liens avec les réseaux d’économie solidaire Québécois. Le mouvement d’Alternatives est, en effet, historiquement ancré dans le courant de l’altermondialisme. Cependant, des ponts sont certainement à créer entre les deux mouvements si nous sommes capables de repenser le sens que nous donnons à l’économie et à la valeur créée.

Texte de Florine Garlot Montréal, FSM 2016.