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 Originaire du Transvaal Est, petite province au sud-est de Pretoria, et âgée de 34 ans, Nomonde Nkosi a travaillé dans les mines avant de devenir coordinatrice provinciale à l'association Wamua, "Femmes affectées par l'exploitation minière et unies dans l'action".
Invitée par le CCFD – Terre Solidaire à venir témoigner des conditions de vie des femmes en Afrique du Sud, elle a séjourné à Montceau les Mines du 10 au 15 mars 2016.

 

Le 10 mars en soirée, une cinquantaine de personnes l'ont écoutée témoigner des conditions de vie des femmes noires qui doivent lutter  pour exister, être respectées et considérées comme des êtres humains à part entière.

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Nomonde a l'expérience de la mine puisqu'elle y a travaillé au tri du charbon et au nettoyage du tapis roulant alors qu’elle a une formation d’ingénierie électrique et un certificat de construction de bâtiment.
 Puis cette battante a expliqué son combat pour aider les femmes à se structurer en leur proposant des ateliers d'enseignement, de développement de leurs capacités et en travaillant avec elles sur l'histoire de leurs communautés.

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Le lendemain, Nomonde a pu partager ses luttes  avec 2 femmes engagées à la CGT montcellienne et au sein du comité « Femmes solidaires », constatant au passage qu' « il y a plus d’associations en France que chez nous  qui s’occupent des femmes ».
Puis, les jeunes de la JOC ont découvert avec stupéfaction les dures conditions de vie des jeunes de leur âge là-bas : prostitution des filles dès l'âge de 15 ans pour survivre – interdiction d'un travail salarié avant 18 ans – 50% des jeunes au chômage.

 

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Après un tour sur le marché du samedi matin, l'après-midi, Nomonde a visité le musée de la mine à Blanzy.
Les mines de charbon, c'est l'univers quotidien de beaucoup de femmes noires au Transvaal. Mal équipées, exposées aux violences et aux viols, travaillant souvent dans l'obscurité et dans des conditions d'hygiène et de sécurité déplorables, elles y gagnent un salaire de misère qui leur permet à peine de survivre.
Puis, en fin de  journée, Nomonde a été accueillie par une centaine de personnes de la Mission ouvrière réunies à Saint Vallier pour leur repas annuel.

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Le dimanche 13 mars, après une matinée de repos bien appréciée, Nomonde a visité une exploitation agricole où dix salariés font de l'élevage charolais. Occasion pour elle de comparer le ici et le là-bas : en Afrique du Sud par exemple, le fumier est vendu alors qu'ici, il est épandu dans les prés pour avoir une herbe de meilleure qualité.

Enfin, au cours de sa dernière journée en pays montcellien. Nomonde a visité l'usine Perrin qui confectionne des chaussettes et collants, remarquant au passage les conditions de travail sans danger, le personnel autant masculin que féminin et une rapidité de fabrication qui l'a surprise.

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Celui qui ose accueillir et rencontrer l'autre venu d'ailleurs n'en sort jamais indemne.
Alors, pour conclure, quelques paroles des uns et des autres...

Nomonde :
« Pascale et Bernard ont été des parents pour moi, ils ont tout fait pour que je me sente à la maison ».
« Mon espérance, c’est que l’action en commun des femmes fera à terme évoluer leur société : dans combien de temps ? une génération et plus ? En tous cas le soutien de l’extérieur est précieux pour faire connaître ce qu’il en est et les aider dans leur formation et leur travail de fourmis. »

Les Montcelliens
« Elle a commencé sa soirée publique par une vidéo de manifestation de femmes qui a frappé nos esprits. Elles ne paraissaient pas nombreuses, cela fait penser à des manifestations ici ». « Elles prenaient des  risques (plus que nous ici)". Cela donne de la force de voir cela".

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« Pour nous, c’est important de rencontrer une personne d’ailleurs : les connaissances que nous avons récoltées pour préparer sa venue s’incarnent, nos impressions sur son pays évoluent ».

« Pour arriver à quelque chose, il faut continuer le combat. Tout n’a pas changé à la Révolution française et il faut toujours se battre pour améliorer le fonctionnement du pays. Il faut du temps, rien n’est jamais gagné ».

Pour en savoir plus sur le projet Wamua auquel Nomonde parrticipe, cliquer "WAMUA"