Le 10 Décembre 1948, à Paris , l’ONU , composée de 56 états adoptait la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Le constat de ce que « la méconnaissance des droits de l’homme a conduit à des actes de barbarie » justifiait cet engagement universel. Non sans réticences puisque six états, dont l’Arabie saoudite, choisirent l’abstention. Mais personne n'avait osé voté contre.

Le 12 Décembre 2015, au Bourget (France), 195 états adoptent l’Accord de Paris concernant les changements climatiques. La référence aux droits humains est reléguée au préambule dont la force n’est qu’incitative.

L’ONU a-t-elle oublié que la dynamique universelle proclamant la dignité de la personne n’était pas un joujou pour militants excités mais le fondement de la construction de notre Vivre-ensemble mondial ?

Il est tout différent de dire que la lutte contre les dérèglements climatiques s’impose comme une « urgence » ou de déclarer clairement que c’est le respect des droits fondamentaux de tous et en particulier des plus fragiles qui motive et inspire l’engagement pris. Ce qui est en jeu n’est pas une option environnementale mais bien un problème de droit à l’alimentation. Comment peut on troquer le souci fondamental de la sécurité alimentaire, dont le terme a été retiré de l'accord, contre celui de la « production alimentaire » qui enrichit une oligarchie de quelques « gros » producteurs de l’industrie agroalimentaire, souvent peu soucieuse de l’avenir des consommateurs et des terres nourricières?

Il s’agit tout autant du droit à la santé, au respect de sa Terre natale, à la responsabilité citoyenne reconnue à tous et toutes, du devoir non optionnel de solidarité qui conduit à la réparation des dommages causés par d’autres, de la responsabilité partagée au regard des générations à venir , etc…

Ce n’est pas négociable ! Et cette référence à ces droits /devoirs fondamentaux aurait été bien précieuse pour que demain, les mesures d’application suivent ; non pas au gré des aléas politiciens de chaque pays mais bien dans l’ardente obligation du respect de la dignité humaine. Il a fallu 60 millions de morts, la Shoah, les camps de la mort, la bombe atomique pour lancer la dynamique des droits de l’Homme. Combien de morts faut-il encore pour fonder l’action pour la justice climatique sur les droits humains ?

L’accord de Paris prévoit des rendez-vous de « revoyure ». Le prochain en 2018. Sachez, vous les responsables des états qui avez craint la référence à la Dignité de la personne, que la société civile et tout particulièrement les populations les plus fragiles, sauront vous le rappeler.