A l’initiative de la FIMARC (Fédération internationale des mouvements d’action rurale catholique), un atelier sur la question de l’accès aux terres agricoles a été mené mardi après midi. Georges Dixon Fernandez, originaire du Kerala en Inde a animé le débat autour de cette «question cruciale ». Des représentants d’organisations d’action catholique ainsi qu'un partenaire asiatique étaient présents.

Réunis autour de mêmes valeurs, venant de tous les continents et ce malgré une petite assemblée d’une trentaine de personnes, nous avons dans un premier temps fait un état des lieux de la situation dans les pays représentés du Sénégal au Brésil en passant par l’Uganda, les Philippines, la Belgique et l’Espagne, puis imaginé des solutions au niveau international pour plaider la cause de l'accaparement des terres.


Atelier MIJARC, photo de Marion Abguilherm, 8 février 2011

A travers des témoignages divers, le constat est le même :
- L'accès à la terre étant difficile et en particulier pour les jeunes, les phénomènes d'exode rural se répandent dans tous les pays de la planète, - La construction sur des terres cultivables et l'agrandissement des villes favorisent la marchandisation des terres.

« Sans terre, tu n’as pas d’origine et sans origine, tu n’es rien ».

Au delà des constats, les organisations représentées évoquent leur action au quotidien ; ces dernières travaillent à la base, avec les paysans, citoyens pour les accompagner dans la défense de leurs droits. En Uganda par exemple, pays très corrompu, "On vient de trouver du pétrole et quand il y a du pétrole, il y a des problèmes d’accaparement des terres » nous confesse Loreen, représentante du MIJARC (Mouvement International des jeunesses de l’action catholique ouvrière). Elle ajoute "Les gouvernements soutiennent la culture des agro carburants tels que le jatropha". Les politiques ne sont pas adéquates aux problèmes des paysans. Le MIJARC engage des réflexions pour que les jeunes restent plus dans les campagnes. Elle conclue « Sans terre, tu n’as pas d’origine et sans origine, tu n’es rien ». Adilson, représentant du CPT au Brésil travaille à la défense des droits des familles expulsées de leurs terres en particulier dans la région amazonienne »."Nous travaillons en réseau et organisons les citoyens à la base", ajoute-t-il.

Nieves du CMR (Chrétien en monde rural) Espagnol fait un parallèle avec le problème Européen. La terre est chère et les banques ne prêtent presque pas aux jeunes pour favoriser l’installation. « Les grandes exploitations mangent les plus petites » et les aides favorisent les exploitations industrielles si bien que petit à petit les exploitations familiales tendent à disparaître. Le mouvement alternatif ici présent propose donc de travailler contre les "antivaleurs" : consommation à outrance et individualisme.

L’action collective et le travail en réseau, le plaidoyer et la préparation d'alternatives sur le terrain permettront un renforcement de la société civile dans son ensemble. Selon François d'entraide et fraternité, c'est dans ce sens que les ONG doivent aller et le FSM est une grande opportunité pour cela.

De cet atelier passionnant ressortent des propositions concrètes d’actions :
- Renforcer la société civile internationale autour de cette problématique commune,
- Renforcer les politiques des Nations Unies et en particulier des la FAO, pour fonder une directive commune dans ce domaine,
- Soutenir l’agriculture durable.

Marion Abguilherm, membre de la délégation du Réseau CCFD-Terre Solidaire pour la région Normandie
Le 8 février 2011