Cérémonie d’ouverture du FSM

Marche-douverture-du-FSM.jpgLongue marche à travers la ville de Belém : une mobilisation grandeur nature ! Des musiques, danses, slogans, habits, pancartes et couleurs du monde entier. Une démonstration de force de la société civile en pays amazonien. Les participants se sont arrêtés devant un Mc Donalds pour manifester pacifiquement contre le capitalisme mondial. Une présence très remarquable des forces de l’ordre qui sont très admiratives du déroulement tout en faisant leur travail de protection des lieux publics et de la sécurité des participants. Les couleurs, les divers cris, l’euphorie et le gigantisme de cette manifestation élèvent l’émotion et l’engagement pour la cause et la lutte sociale.

Fernand Koko, Bénévole du CCFD de Toulon

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De notre correspondant : Le Forum Social Mondial de Ricardinho.


Il a les yeux écarquillés et la bouche bée. A regarder le cortège défiler devant lui, il en a oublié les petits sachets de biscuits à la farine de châtaigne du Para que sa mère confectionne chaque matin pour qu’il puisse les vendre dans la rue. A 11 ans, Ricardinho n’avait encore jamais vu autant d’étrangers en même temps. Alors, forcément, il ne rate pas une miette du spectacle.

« C’est eux les gens du Forum ? » C’est eux.

« Pourquoi, ils marchent avec plein de drapeaux avec des mots écrits dessus ? » Pour dire qu’un autre monde est possible, qu’il faut construire une société plus juste, plus respectueuse de l’environnement, où les richesses ne seraient pas dans les mains de quelques-uns, où la santé serait accessible à tous, où chaque enfant pourrait aller à l’école et jouer, sans se soucier d’aller travailler. Ricardinho comprend bien les réponses, mais ne semble pas vraiment y croire.

Pour cet enfant de Belém, le Forum ce sera d’abord du travail. Ca tombe bien, c’est les grandes vacances en ce moment pour les écoliers au Brésil. Avec sa mère et ses deux petits frères, il sera donc là tous les matins à 7 heures à l’entrée de l’une des deux universités qui accueilleront les presque 2000 débats, séminaires et autres interventions. Avec un peu de chance, ils vendront beaucoup de graines et se feront beaucoup d’argent. Ricardinho restera dehors. Sans s’imaginer qu’à l’intérieur, des milliers de gens parleront avec raison et/ou passion de tout ce qu’il faut parvenir à réaliser pour que lui et ses millions de petits camarades puissent un jour vivre dans un autre monde.

Jean-Claude Gérez - Journaliste


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Entretien avec Catherine Gaudard

catherineGaudard.jpgResponsable du Plaidoyer, Catherine Gaudard évoque l’importance de l’implication du CCFD dans les Forum Sociaux mondiaux, les principales thématiques qui seront abordées par la délégation et les attentes concernant ce 9ème FSM.

Fichier audio intégré

Visite de : « Structures agro-écologiques, coopératives dans la zone d’Iguarape-Miri »


Nous sommes 13 dont 2 interprètes féminines. Dès que nous quittons la ville à bord d’un minibus nous entrons en zone boisée. La végétation devient rapidement très dense. En bord d’une route, parfois en très mauvais état, nous observons un habitat dispersé et sommaire. De temps à autre nous observons des champs où paissent bovines et chevaux.

Une première visite nous amène dans une coopérative productrice de Acaï (prononcer « assailli »). Nous rencontrons les représentants de 279 membres de cette coopérative créée en 2001, mais reprise en 2006 suite à des problèmes de gestion. Nous constatons qu’ils doivent faire face à de nombreux problèmes, en particulier :
  • déficit financier à combler,
  • commercialisation fluctuante et difficile de la récolte d’Acaï.
Nous ressentons qu’ils ont besoin d’assistance et de soutien pour réussir et surmonter les nombreux obstacles auxquels ils doivent faire face. Pour l’instant leur travail se limite à la collecte et à la transformation des Acaï en partant de la demande des clients.

Nous prenons notre repas au bord d’une rivière. Nous sommes ensuite accueillis par 6 membres dirigeants d’une autre coopérative dans une salle communautaire qui sert aussi de chapelle. Nous apprenons qu’elle a été créée en mai 2005 sur les bases des associations existantes mais non suffisamment performantes, d’où la nécessité de passer à une structure coopérative. Cela permet de diversifier et commercialiser dans la durée la production des 170 membres actuels. Ces derniers ne représentaient qu’un groupe de 30 au départ.

Les principes fondateurs et de démarches productives sont très intéressants : diversification des produits récoltés et collectes permettant une activité continue.
  • Transformation de ces produits avec recherche de label qualité,
  • Commercialisation : recherche active de réseau, ce qui est actuellement l’obstacle majeur malgré un partenariat avec NATURA.
  • Cette coopérative développe la formation et la sélection des plantes par création de pépinières.
  • Un mot les guides « Solidarité » entre les membres.
  • Des projets de culture et de commercialisation de nouveaux produits est en cours.
  • Ils travaillent au sein d’un programme gouvernemental pour la commercialisation des crevettes.
En conclusion de la visite de ces 2 coopératives ayant chacune une organisation et une structure différente :

1ère coopérative :
  • absence de base financière.
  • absence de réseau commercial solide et continu.
Donc de nombreux handicaps qui viennent la fragiliser.

2ème coopérative : relance de la dynamique coopérative après 4 ans de fonctionnement, extrêmement positive. Dont développement de la formation, d’exigence effective de la qualité, de diversification. Un handicap : le réseau commercial est un peu juste.

Notre regard : Ils ont vraiment besoin d’un partenariat pour les accompagner dans leur développement et ils le méritent.

André, bénévole au CCFD de Clermont-Ferrand